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Dix ans après l'élection de Steeve Briois, Hénin-Beaumont reste un symbole pour le Rassemblement national

Maire d'Hénin-Beaumont depuis 2014, Steeve Briois se félicite de son bilan. Si les habitants semblent satisfaits, les élus d'opposition reprochent au maire de museler la communication.

C'était un symbole fort il y a dix ans, et encore aujourd'hui, pour le Rassemblement national (RN). En mars 2014, Steeve Briois remportait les élections municipales à Hénin-Beaumont avec 50,25% des suffrages, avant d'être largement réélu au premier tour en 2020.

"Briois est à la hauteur comme maire"

Sur le marché de la ville, aujourd'hui, rares sont les critiques envers la mairie. "Je trouve que c'est bénéfique, que la ville s'embellit, qu'on arrive à se promener, c'est agréable", explique une habitante. Un autre ajoute: "J'aime pas le Front national, mais j'avoue que Briois est à la hauteur comme maire".

Steeve Briois se félicite, lui, d'une ville rénovée, fleurie ou encore de l'installation de 127 caméras de vidéosurveillance. Une vitrine pour son parti politique et pour lui.

"Tout ce que nous avons réussi à faire porte ses fruits: baisse des impôts locaux, baisse de la masse salariale, investissement record, baisse de l'endettement", affirme le maire RN d'Hénin-Beaumont.

"Une stratégie attrape-tout"

Dix ans après son élection, les polémiques autour de ses premières initiatives frontistes -comme sa charte "Ma commune sans migrants" ou bien l'arrêté anti-mendicité- semblent loin.

"Ils ont vraiment changé de stratégie", constate Marine Tondelier, élue EELV au conseil municipal d'Hénin-Beaumont. Selon l'élue d'opposition, la majorité d'extrême droite de Steeve Briois a fait les frais du "coût politique" de ses premières mesures: "Les gens disaient: 'bah oui, il dit qu'il n'est pas d'extrême droite, mais quand même'".

"En plus, il était mis en échec par la justice ou il reculait de lui-même", rappelle-t-elle.

Steeve Briois a une "gestion RN compatible" de la ville, mais sa "stratégie 'attrape-tout' a eu tendance à gommer les aspects d'extrême droite", analyse pour sa part le politologue Pierre Mathiot.

Reste que pour l'opposition de gauche, les débats lors des conseils municipaux sont toujours aussi compliqués. "C'est insupportable. Il coupe le micro en disant que c'est hors sujet, il ne nous laisse pas terminer pour des motifs qui sont complètement fallacieux", s'agace Inès Taourit, élue PS au conseil municipal d'Hénin-Beaumont.

Malgré tout, dix ans après, la population a donné raison à l'élu d'extrême droite. En 2020, 74% des votants l'ont réélu dès le premier tour.

Clément Polyn et Solenne Bertrand