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Environnement

Les ratés du nouveau Vélib’

Les nouveaux Vélib ont commencé à être mis en service le 1er janvier.

Les nouveaux Vélib ont commencé à être mis en service le 1er janvier. - LOIC VENANCE / AFP

Dix jours après le lancement du nouveau Vélib', le service tourne au ralenti. Le nombre de stations ouvertes est loin de l'objectif fixé, les utilisateurs s'impatient et s'agacent.

La nouvelle carte des stations Vélib' est désespérément vide, ou presque. Sur les 1.200 stations du réseau, seules 64 s'affichent comme étant en fonctionnement, soit 500 vélos en circulation. Un chiffre très loin du compte, alors que 600 stations devaient initialement ouvrir au 1er janvier et que 1.400 stations sont attendues d'ici le printemps.

La période de transition du Vélib' de Smovengo qui remplace celui de JCDecaux est décidément bien chaotique. L'association Paris en Selle qui dressait ce mardi son bilan vélo de l'année 2017 la qualifie même "d'accident industriel". Il faut dire que depuis le mois d'octobre, la patience des abonnés est mise à rude épreuve.

Parcours du combattant pour trouver un vélo

D'abord confrontés aux fermetures successives de stations pour installer le nouveau système, c'est désormais tout le système qui déraille. Selon Smovengo interrogé par Libération, le retard accumulé provient du recours en justice déposé par son prédécesseur, ainsi que des difficultés plus importantes que prévues pour alimenter en électricité les bornes du réseau.

Reste que pour les utilisateurs l'impatience grandit. Sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à raconter leur mauvaise expérience.

"Quand tu bosses en plein Paris et que la station Vélib' opérationnelle la plus proche est à 17 min à pied. Logique", s'agace une utilisatrice.

"L'appli du Vélib' plante sur Android (...) un sacré raté", ajoute un autre cycliste. Le constat est amer, et avec si peu de vélos certains pensent à raccrocher. 

"Depuis la rentrée, il est impossible de faire Vincennes-Paris en Vélib': après 4 ans d'utilisation quotidien l'heure est visiblement venue pour s'acheter un vélo", déplore un abonné.

Des vélos plus rares et plus chers

L'agacement est d'autant plus grand que les tarifs ont augmenté de près de 30% pour l'abonnement classique (même si les abonnements souscrits avant le 31 décembre 2017 continuent d'être valables au précédent tarif).

Des compensations pour les abonnés ont été décidées par Smovengo, Vélib', la Ville de Paris et la Métropole du Grand Paris. Les abonnés actuels doivent bénéficier d'un crédit de 3 heures offertes et les nouveaux abonnés de 50% de réduction. Un geste jugé insuffisant par les élus d'opposition au Conseil de Paris.

"En guise de compensation, des heures gratuites sont proposées, alors qu'aucun Vélib' n'est disponible!" notent Les Républicains qui souhaitent que l'opérateur rembourse les usagers "tant qu'au mois 500 stations ne sont pas opérationnelles".

Le groupe UDI-MoDem dénonce de son côté un "fisaco" et souhaite que les abonnés aux vélos traditionnels puissent bénéficier d'un prolongement de leur abonnement de 6 mois.
Carole Blanchard