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Environnement

La COP26 engrange des engagements sur les énergies fossiles

La COP26 s'est ouverte ce dimanche 31 octobre

La COP26 s'est ouverte ce dimanche 31 octobre - Paul ELLIS

La COP26 enregistre plusieurs engagements sur les énergies fossiles, principales causes du changement climatique. De grands pays brillent par leur absence, alors même qu'une étude avertit que les émissions de CO2 sont quasiment revenues à leurs niveaux records d'avant Covid.

Des engagements, mais des absents. La COP26 a enregistré ce jeudi des promesses sur les énergies fossiles, principales causes du changement climatique, mais avec de grands absents. Au même moment, une étude avertissait que les émissions de CO2 étaient quasiment revenues à leurs niveaux records d'avant Covid.

Une vingtaine de pays, dont de grands investisseurs comme les Etats-Unis et le Canada, et des institutions financières se sont engagés à mettre un terme d'ici fin 2022 au financement à l'étranger de projets d'énergies fossiles sans techniques de capture de carbone.

Plus de 15 milliards de dollars pour les énergies propres

"Investir dans des projets d'énergie fossile laissés tels quels comporte de plus en plus de risques sociaux et économiques", écrivent les signataires dans une déclaration.

Les nations du G20 s'étaient accordées la semaine dernière pour cesser de soutenir les projets de centrales au charbon à l'étranger. Mais ce nouveau plan inclut pour la première fois gaz et pétrole et contient la promesse de réorienter cet argent vers des énergies renouvelables.

Si cet engagement est tenu, plus de 15 milliards de dollars devraient bénéficier aux énergies propres, estiment des experts.

Australie, Chine, Inde, Etats-Unis, parmi les absents

Dans une autre initiative, promue par le gouvernement britannique, plus de quarante nations se sont engagées sur une "déclaration de transition du charbon vers l'énergie propre". Y figurent notamment des pays dans le "top 10" des utilisateurs de charbon pour la production d'électricité, Corée du Sud, Indonésie ou Pologne. Cette dernière avait toutefois déjà pris des engagements de sortie du charbon.

Surtout, de grands acteurs du secteur - Australie, Chine, Inde, Etats-Unis, Japon ou Russie - ne figurent pas parmi les signataires.

Les organisateurs ont cité en exemple l'accord annoncé plus tôt à la COP par lequel l'Allemagne, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et l'Union européenne se sont engagés à financer une "transition énergétique juste", à hauteur de 8,5 milliards de dollars, pour aider l'Afrique du Sud à sortir de sa dépendance énergétique au charbon. Ce pays n'est cependant pas signataire de l'accord sur ce combustible.

"Festival de greenwashing"

Les hôtes britanniques ont manifesté leur enthousiasme, à l'image d'Alok Sharma, le président de la COP26, pour qui "nous arrivons au moment où nous renvoyons le charbon aux livres d'Histoire".

Un optimisme loin d'être partagé par la jeune égérie du climat Greta Thunberg, qui a fustigé sur Twitter les restrictions d'accès à cette COP - d'une ampleur sans précédent selon elle - que dénoncent aussi les ONG. "Ce n'est plus une conférence sur le climat. C'est un festival de greenwashing des pays riches. Une célébration du 'business as usual' et du blabla", a-t-elle lâché.

Soulignant l'urgence de la situation, une étude scientifique, diffusée à l'occasion de la COP, a rappelé la froide réalité des chiffres : malgré le trou d'air de la pandémie de Covid-19, qui avait fait fortement reculer les émissions de CO2 en 2020, le mouvement est déjà reparti à la hausse.

"Un rappel à la réalité de ce qui se passe dans le monde pendant que nous discutons à Glasgow de la façon de combattre le changement climatique", note la climatologue Corinne Le Quéré, une des auteures de l'étude.

D'après le Global carbon project, ces émissions auront rebondi en 2021 à moins d'1% au-dessous de leur niveau record de 2019, laissant de moins en moins de temps pour remplir l'objectif de +1,5°C. Et la source très majoritaire de production de CO2, le principal gaz à effet de serre, est justement la combustion des énergies fossiles.

N.J avec AFP