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"Il faut qu'il pleuve dès février-mars": les pompiers de Gironde alertent sur le risque d'incendie dès le printemps

Un pompier à la lutte contre les flammes en Gironde, juillet 2022

Un pompier à la lutte contre les flammes en Gironde, juillet 2022 - PHILIPPE LOPEZ / AFP

Les terribles incendies qui ont ravagé le département au cours de l'été 2022 ont laissé de nombreuses traces chez les pompiers, qui craignent que l'actuelle sécheresse ne facilite les départs de feux.

Le scénario qui se profile est extrêmement pessimiste. Alors que la Gironde panse diffcilement les blessures causées par les terribles incendies de l'été passé, les pompiers du département alertent sur un possible retour des feux dès le printemps si la situation climatique n'est pas favorable.

De la mi-juillet à septembre, les flammes ont dévoré 32.000 hectares de la forêt des Landes, composée de conifères hautement inflammables. Les principaux foyers ont été recensés à La Teste-de-Buch, à proximité de la dune du Pyla, mais aussi à Landiras, à la frontière du département landais. S'il est éteint en surface, l'incendie continue de consumer très lentement sous terre.

Conditions climatiques défavorables

Dans les colonnes du quotidien Sud-Ouest daté de ce mardi, le lieutenant-colonel Éric Florensan, affecté au SDIS Gironde, liste les différents points qui selon lui pourraient provoquer de nouveaux incendies dans la région dans les mois à venir. Dans un premier temps, celui-ci évoque les conditions climatiques particulièrement défavorables.

"Il faut vraiment qu'il pleuve dès février et mars", alerte-t-il.

Selon le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM), le niveau des nappes girondines est actuellement "très bas." Une situation qui n'est pas propre à ce seul département, puisqu'ils sont plusieurs à d'ores et déjà être pointés pour le niveau préoccupant de leurs nappes phréatiques.

Autre élément de taille à prendre en compte, encore selon Sud-Ouest, le fait que dans ce même département de Gironde, le printemps qui suit un été caniculaire peut être propice à ces départs d'incendies. L'été 1989, marqué par de nombreux incendies, avait ainsi été suivi d'un printemps 1990 lui aussi brûlant, entraînant la destruction de milliers d'hectares de forêt.

Manque de matériel

Une embûche de taille pourrait également venir se mettre en travers du chemin des pompiers en cas d'intervention. Lors des incendies de l'été dernier, le matériel des soldats du feu a été très durement endommagé. À date, une soixantaine de CCF, Camion-citerne feux de forêts, sont ainsi toujours hors service, soit 40% du parc, un chiffre avancé par Sud Ouest et confirmé par le SDIS Gironde auprès de BFMTV.com ce mardi.

"Ce chiffre diminue fortement au gré de la remise en fonctionnement par nos mécaniciens, mais il reste quelques camions en réparation", nous indique-t-on encore.

D'ici la fin février, il est prévu qu'une trentaine de ces véhicules soient opérationnels. En ce qui concerne les quatre véhicules complètement détruits, leurs remplaçants ont été commandés et devraient être livrés dans les mois à venir. Entre temps, et pour parer à toute urgence, le SDIS de l'Hérault a prêté une quinzaine de CCF à la Gironde.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV