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Sécheresse: pourquoi la pluie à venir ne va pas suffire à remplir les nappes phréatiques

Un temps pluvieux - Photo d'illustration

Un temps pluvieux - Photo d'illustration - Valéry Hache

La France est actuellement frappée par une intense sécheresse hivernale qui a empêché le remplissage des nappes phréatiques. Les précipitations à venir ne devraient pas modifier cette tendance.

La situation est catastrophique. Alors que le printemps météorologique a débuté le 1er mars, la sécheresse est déjà bien présente sur le territoire de France métropolitaine, en témoignent le niveau extrêmement préoccupant des lacs du pays et les restrictions déjà imposées dans certains départements.

"Il faudrait beaucoup plus d'excédents"

La raison est connue: en début d'année, il n'a pas plu pendant plus de 30 jours consécutifs et, pour le 13e mois à la suite, le mois de février a été plus chaud que les normales de saison. De fait, les nappes phréatiques, qui se remplissent généralement durant les mois hivernaux, sont déjà à des niveaux que l'on retrouve généralement au mois d'août.

La semaine qui vient, Météo-France annonce le retour des précipitations sur la quasi-totalité du pays. Des pluies suffisantes pour remplir les nappes phréatiques? Un mois de précipitations est attendu en dix jours sur certaines régions de l'hexagone.

"Mais cela ne suffira peut-être pas, il est beaucoup trop tard. Le printemps commence, il y a de plus en plus d’évaporation, les températures augmentent et la végétation se réveille, le sol va absorber, il faudrait beaucoup plus d’excédents", explique à notre antenne l'expert météo de BFMTV, Guillaume Séchet.

Une affirmation confirmée par l’agroclimatologue Serge Zaka qui, sur Twitter, indique que les précipitations vont permettre "de recharger une partie des sols agricoles, entre 0 et 40 cm. Cela ne sera pas suffisant pour les nappes phréatiques."

La quasi-totalité du pays concernée

La situation des nappes phréatiques est effectivement plus que préoccupante. Sur trois cartes diffusées cette semaine, les zones indiquées en jaune souffrent d'un déficit de pluies, celles en orange d'un déficit de l'humidité des sols, celles en rouge sont en alerte en raison du stress subi par la végétation locale, tandis que celles en bleu ont connu une période de sécheresse mais ont retrouvé une situation normale. En trois ans, l'évolution est frappante.

L'étendue de la sécheresse dans l'Hexagone en février 2023, comparé aux mois de février 2022 et 2021
L'étendue de la sécheresse dans l'Hexagone en février 2023, comparé aux mois de février 2022 et 2021 © Copernicus

De son côté, le site Info Sécheresse, qui dispose de 1800 stations d'observations pour 442 nappes phréatiques de France métropolitaine, tire également le signal d'alarme. Selon ses relevés, 32 départements sont actuellement placés en niveau rouge, "très bas", en ce qui concerne leurs réserves d'eau.

La situation est particulièrement préoccupante sur une large partie centrale du pays, une zone partant du centre jusqu'à la frontière suisse. Le pourtour méditerranéen, le nord-est du pays ainsi que certains départements normands et bretons sont également concernés.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV