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Sécheresse: les images des lacs au plus bas en Europe en plein mois de mars

Le lac de Montbel, en Occitanie, mars 2023

Le lac de Montbel, en Occitanie, mars 2023 - Valentine CHAPUIS / AFP

En raison d'un manque criant de précipitation ces derniers mois, de nombreux lacs affichent un taux de remplissage désespérément faible.

La situation est, déjà, extrêmement préoccupante. Après l’été passé qui a été l'un des plus chauds et secs depuis le début des relevés météorologiques, cette tendance s'est poursuivie durant les mois hivernaux. Résultat: le mois de février 2023 a été le 13e mois au-dessus des normales de saisons. Un record.

À cela, il faut rajouter le manque de pluie criant en France, qui empêche le remplissage des nappes phréatiques. Cette sécheresse précoce a déjà des conséquences puisque, là où l'eau est limitée, il n'y a pas encore de croissance des cultures, notamment sur le colza, l'orge ou encore le blé.

Les lacs au niveau le plus bas

La sécheresse qui touche actuellement le pays a également des conséquences directes sur les paysages du pays. Dans un article consacré au sujet, The Guardian fait référence au lac du Montbel, à cheval entre l'Ariège et l'Aude, qui est désespérément vide. Sur Twitter, le météorologue Sébastien Decaux évoque 30% des capacités normales du lac en moins.

"On a diminué notre rationnement en culture irriguée, on le substitue avec du tournesol ou des cultures qui ne demandent pas ou peu d'eau. Dans certains secteurs, il y aura de la cachère, des terres qui ne seront pas travaillées", décrit, à BFMTV, Nicolas Pujol, agriculteur dans une commune voisine.

Le lac du Montbel sert en effet de réserve à l'agriculture locale. Reste que, le lieu, habituellement prisé des riverains, est méconnaissable et revêt des habits lunaires et désertiques. Les bateaux du club de voile local sont temporairement échoués sur une terre désespérément sèche.

Le lac de Montbel, en Occitanie, mars 2023
Le lac de Montbel, en Occitanie, mars 2023 © Valentine CHAPUIS / AFP

Toujours dans le département de l'Ariège, le topo est plus ou moins le même pour le lac de Filhet. Selon le site Actu.fr, son taux de remplissage est pour l'heure de 18% alors qu'il était de 75% l'an passé à la même période. Là encore, des photographies prises par un drone montrent l'étendue des dégâts.

Pire, selon la préfecture de l'Ariège, les timides précipitations prévues pour les jours à venir ne suffiront absolument pas à atteindre un volume normal.

Entre Alpes-de-Haute-Provence et Hautes-Alpes, le lac de Serre-Ponçon est également à des niveaux extrêmement bas. Selon France 3 Régions, il est même actuellement à 17 mètres en dessous de son seuil habituel.

Pour tous ces lacs, la raison est connue, un manque de pluie, mais également de neige. "La situation est plus grave qu'à la même époque l'an dernier", avait même estimé le ministre de la Transiton écologique Christophe Béchu.

Toute l'Europe concernée

Ce phénomène d'assèchement est également visible chez nos voisins européens. The Guardian pointe ainsi que sur une portion du Rhin située aux environs de Francfort, le niveau du fleuve est tellement bas que la navigation commerciale est presque devenue impossible. Même chose pour la Tamise, également asséchée.

Des gondoles à Venise, en Italie, alors que le niveau des canaux est anormalement bas
Des gondoles à Venise, en Italie, alors que le niveau des canaux est anormalement bas © Reuters

À Venise, ce sont désormais des canaux boueux qui accueillent gondoles et touristes. Comme le détaille le Corriere della Sera, l'explication se trouve notamment dans l'absence de précipitations, qui frappe la région entière.

Les conditions anticycloniques, qui ont touché une partie de l'Europe en février, dont la France, ont empêché le développement des marées de l'Adriatique, qui borde Venise. Ainsi, le fleuve Pô, le plus long d'Italie a 61% d'eau de moins que la normale.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV