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Climat

Réchauffement climatique: une étude prévient que la nature est menacée par des extinctions en cascade

Un ours polaire en Norvège le 17 juillet 2020

Un ours polaire en Norvège le 17 juillet 2020 - KT MILLER / POLAR BEARS INTERNATIONAL / AFP

D'ici 2050, la Terre va perdre entre 6 et 10% de ses animaux et plantes, a indiqué cette étude européano-australienne.

Le réchauffement climatique et la dégradation des habitats naturels vont causer une "cascade" d'extinctions parmi les espèces d'animaux et de plantes, souligne une nouvelle étude publiée vendredi.

La Terre va perdre entre 6% et 10% de ses animaux et ses plantes d'ici 2050 et jusqu'à 27% d'ici 2100, selon cette étude publiée dans le journal Science Advances.

Cette estimation s'appuie sur de nouveaux outils de modélisation forgés par deux scientifiques européen et australien afin de mieux prendre en compte les "co-extinctions", fruits de la disparition "en cascade" d'espèces interdépendantes.

Par exemple lorsqu'une espèce disparaît en raison du changement climatique (extinction primaire), son prédateur finit lui aussi par s'éteindre faute de nourriture (co-extinction).

"Chaque espèce dépend des autres d'une certaine manière", souligne le professeur Corey Bradshaw de l'université australienne de Flinders et co-auteur de l'étude.

La COP15 en toile de fond

Ce constat d'extinctions en chaîne "inévitables" intervient au moment où les ministres du monde entier sont réunis pour la COP15 à Montréal afin de sceller un nouveau "pacte de paix avec la nature".

Les défis sont considérables alors qu'un million d'espèces sont menacées d'extinction. Le changement climatique devrait accélérer ce mouvement sous l'effet des événements météorologiques extrêmes, des changements de comportements ou d'habitats.

Mais les auteurs de l'étude estiment que les précédentes modélisations n'avaient pas pris en compte les co-extinctions. Pour mieux les appréhender, ils ont construit avec l'aide d'ordinateurs surpuissants une énorme "planète Terre virtuelle" prenant en compte "qui mange qui", a expliqué Corey Bradshaw.

Ce modèle a permis de simuler différents scénarios de changement climatique et de dégradation des habitats - par exemple sous l'effet de la déforestation - pour prédire la perte de biodiversité à un endroit donné.

Les chercheurs prédisent que la menace la plus importante se matérialisera là où la biodiversité est aussi la plus importante. Ils ont aussi établi que le changement climatique serait responsable de la plus grande proportion d'extinctions, un nouveau rappel que les deux crises du climat et de la biodiversité sont intimement liées.

T.P. avec AFP