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Climat

Pour l'observatoire Copernicus, la Terre risque de vivre le "mois de juillet le plus chaud" jamais mesuré

Une jeune fille se verse une bouteille d'eau sur le visage et la tête pour se rafraîchir devant une église dans le centre de Messine, sur l'île de Sicile, pendant une vague de chaleur, le 16 juillet 2023.

Une jeune fille se verse une bouteille d'eau sur le visage et la tête pour se rafraîchir devant une église dans le centre de Messine, sur l'île de Sicile, pendant une vague de chaleur, le 16 juillet 2023. - GIOVANNI ISOLINO / AFP

Après un mois de juin qui a battu des records, la planète s'apprêterait à vivre son mois de juillet le plus chaud jamais mesuré, depuis l'existence des mesures.

Les records exceptionnels de températures des océans et les canicules qui frappent l'hémisphère nord mettent le monde sur la voie de connaître son mois de juillet le plus chaud depuis le début des mesures, a indiqué ce mercredi à l'AFP l'observatoire européen Copernicus, après un mois de juin déjà record.

"Les 15 premiers jours de juillet ont été les 15 jours les plus chauds jamais enregistrés" et "le mois de juillet est en passe de devenir le mois de juillet le plus chaud", a déclaré Carlo Buontempo, directeur du service climatique de Copernicus (C3S), dont les données consolidées remontent à 1940.

Juillet est généralement le mois le plus chaud de l'année au niveau mondial, en raison de l'été de l'hémisphère nord, et juillet 2023 pourrait donc être aussi le mois record toutes saisons confondues, a ajouté Carlo Buontempo.

Combinaison de facteurs

De larges régions d'Europe du Sud, de Chine ou d'Amérique du Nord souffrent depuis plusieurs jour d'une chaleur extrême, parfois en proie à de violents feux de forêt comme en Grèce.

L'ONU a appelé le monde à se préparer à des "vagues de chaleur plus intenses", avec des températures extrêmes de jour comme de nuit.

Ces records sont alimentés par une "combinaison de facteurs: El Niño, l'Atlantique chaud et le changement climatique", résume le scientifique.

En premier lieu, "le changement climatique réchauffe l'ensemble du système climatique" et "par-dessus cette tendance nous avons cette année deux phénomènes qui jouent probablement un rôle", explique le directeur du C3S.

D'un côté le phénomène climatique cyclique El Niño au-dessus de l'océan Pacifique équatorial, synonyme de réchauffement mondial, après "trois années de La Nina, qui est la phase la plus froide" du cycle.

"L'impact d'El Niño ne sera pas pleinement perceptible avant la fin de l'été ou plus tard" puisque "El Niño atteint généralement son apogée autour de Noël", rappelle le scientifique.

De l'autre, depuis le printemps, une surchauffe des océans, particulièrement dans l'Atlantique Nord, dont l'ampleur et la rapidité "ont pris beaucoup de scientifiques par surprise", note Carlo Buontempo.

Juillet est aussi "en passe d'être le plus chaud mois de juillet" pour la température moyenne mondiale des océans, pour le quatrième mois d'affilée.

Ces records de températures et ces canicules "ne sont pas inattendus", contrairement à la canicule de 2003 en France, mais conformes "à ce que nous disaient les modèles climatiques il y a 20 ans", conclu le scientifique.

F.R. avec AFP