Météo: partout dans le monde, le mois de juin a battu des records de chaleur

Si la France a connu son deuxième mois de juin le plus chaud en 2023, d'autres pays ont atteint des températures jamais vues à cette période de l'année.

Si les spécialistes se sont refusés à parler de "vague de chaleur", la France a tout de même vécu son deuxième mois de juin le plus chaud en 2023 avec une température moyenne de 21,6°C, contre 22,4°C en 2003, année historique de canicule. À la simple échelle locale, Paris a battu son record avec une moyenne enregistrée de 22,4°C.

Selon François Jobard, météorologue à Météo-France, il s'agit de la première fois que "l'été démarre de façon aussi chaude, depuis le début des mesures, qui remonte à 1873".

23 jours consécutifs de chaleur ont également été mesurés, avec plusieurs journées à plus de 30°C en région parisienne et dans Paris intra-muros. Mais ce phénomène ne s'est pas cantonné à l'Hexagone. Partout dans le monde, des températures jamais vues pour la période se sont multipliées.

Records au Royaume-Uni, l'Espagne étouffe

Au Royaume-Uni, pays pourtant réputé pour son fog et sa pluie, le mercure a affiché jusqu'à 32.2°C alors que l'été ne fait que commencer. Les températures moyenne, maximale et minimale pour un mois de juin ont toutes été officiellement battues, ont indiqué lundi les services météorologiques britanniques.

La température moyenne a atteint 15,8°C, soit 0,9°C de plus que le précédent record de 14,9°C constaté en juin 1940 et juin 1976, a détaillé le Met Office.

Sécheresse : le risque d'incendie est-il plus important que jamais ?

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"Ce qui est frappant, c'est la persistance de la chaleur pendant une grande partie du mois, avec des températures largement autour de 25°C, et même parfois un peu supérieures à 30°C", a détaillé Mark McCarthy des services météorologiques britanniques dans un communiqué.

Des chiffres qui confirment une tendance entamée en 2022, année la plus chaude de l'histoire du Royaume-Uni. Le seuil des 40°C avait même été franchi pour la première fois, le 20 juillet à Coningsby, un village du nord-est de l'Angleterre.

En Espagne, on n'a en revanche pas attendu juillet et août pour dépasser cette barre symbolique cette année. Lundi 26 juin, pas moins de 44.4°C ont été observés dans la cité andalouse d'El Granado, selon Aemet, l'agence météorologique nationale.

Au moins deux travailleurs agricoles sont décédés après une insolation ou un coup de chaud dans la péninsule ibérique.

En 2022, 35 journées avaient enregistré un record de chaleur dans le pays, soit près d'un jour sur dix. Fin juin, on en comptait déjà une douzaine pour l'année en cours en raison d'une masse d'air chaud et sec venue d'Afrique du Nord qui avait plongé l'Espagne dans la fournaise dès avril avec déjà des mesures à 38°C établies.

Situation critique en Amérique du Nord

Tandis que de violents incendies ravagent le Canada, des millions d'Américains au Nouveau-Mexique, dans l’Arkansas, au Mississippi, dans l’Alabama et en Floride ont aussi vécu des épisodes de chaleur extrême en ce mois de juin 2023, avec des températures dépassant souvent les 40°C.

Une analyse préliminaire menée par l’ONG Climate Central a déterminé que les températures actuelles étaient rendues au moins cinq fois plus probables par le changement climatique.

Mais c'est au Mexique que la chaleur a été la plus meurtrière. En moins de deux semaines, du 12 au 25 juin, un total de 104 personnes ont perdu la vie dans le nord désertique et à Mexico, la capitale aux neuf millions d'habitants, a indiqué le gouvernement. La plupart ont été pris de coups de chaleur et de déshydratation.

Alors que les températures moyennes du mois de juin oscillent entre 30 et 45°C dans la zone, une valeur record de 49°C a été enregistrée dans l'état du Sonora. Une nouvelle vague de chaleur pourrait toucher le pays en ce début de juillet.

Gabriel Joly avec AFP