L'enneigement du massif des Vosges menacé par le réchauffement climatique

Moins de neige, plus de pluie: un rapport de Météo-France pointe les risques du réchauffement climatique sur l'enneigement dans les Vosges pour les années à venir.

La neige dans les Vosges en voie de disparition? C'est le tableau que dessine Météo-France pour le massif des Vosges si le réchauffement climatique ne ralentit pas.

Dans une étude réalisée par Météo-France pour la région Grand-Est, trois scénarios d'émissions futures de gaz à effets de serre issus du 5e rapport du Giec ont été appliqués au massif des Vosges.

Dans le détail, l'étude présente les perspectives d'évolution du massif des Vosges selon trois périodes futures, "un horizon proche couvrant la période 2021-2040, un horizon moyen couvrant la période 2041-2060 et un horizon lointain pour la période 2081-2100", écrit Météo-France, et selon trois degrés de gravité du réchauffement climatique (faible, moyen, grave).

Par exemple, à l’horizon moyen (2041-2060), le réchauffement des températures est compris entre +1,1°C et +1,9°C selon le scénario. En fin de siècle, il reste limité à +1,2°C pour le scénario de faibles émissions et est supérieur à 4°C pour le scénario d’émissions fortes.

Une saison skiable plus courte

"L'augmentation de la température en hiver à toutes les altitudes entraîne une baisse notable de l’enneigement, une partie des précipitations tombant sous forme de pluie et non plus de neige", souligne Météo-France.

En conséquence, "les saisons d’enneigement ont un début plus tardif et surtout une fin plus précoce. Les saisons sont donc resserrées sur le cœur de l’hiver (janvier-février)", poursuit l'étude.

Enfin, moins de neige est aussi synonyme d'une fonte de neige plus faible, et donc moins un équivalent en eau du manteau neigeux plus faible.

Limiter la hausse des températures

D'après les observations du Giec publiées fin mars, il est encore possible de limiter le réchauffement climatique sous les 2°C, voire sous les 1,5°C, mais cela demande des "réductions rapides et profondes et, dans la plupart des cas immédiates, des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs au cours de cette décennie".

D'après leurs estimations il faudrait diviser environ par deux nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Pour le limiter à moins de 2°C il est nécessaire de faire cette même réduction d'ici 2040.

En revanche, "sans renforcement des politiques" actuelles "un réchauffement climatique de 3,2°C" est attendu d'ici à 2100. Les projections du Giec pour 2081-2100 donnent, dans le cas d'un scénario avec une importante diminution des gaz à effet de serre, un réchauffement climatique limité à 1,4°C. Mais en cas d'émissions très élevées, le thermostat pourrait être de 4,4°C plus élevé d'ici la fin du siècle.

Manel Menguelti