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Climat

COP23: la communauté internationale s'accorde pour évaluer ses émissions en 2018

Emmanuel Macron, le Premier ministre des Fidji et président de la COP23 Frank Bainimarama, Angela Merkel et le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, le 15 novembre 2017 à Bonn, lors de la COP23.

Emmanuel Macron, le Premier ministre des Fidji et président de la COP23 Frank Bainimarama, Angela Merkel et le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, le 15 novembre 2017 à Bonn, lors de la COP23. - John Mac Dougall - AFP

Après deux semaines de discussions à Bonn en Allemagne, les pays réunis à la COP23 se sont accordés sur un "dialogue" d'un an pour évaluer le chemin qu'il reste à accomplir afin de rester sous la barre des deux degrés de réchauffement de la planète.

Les pays réunis à la 23e Conférence climat de l'ONU se sont accordés, dans la nuit de vendredi à samedi, pour dresser fin 2018 un bilan collectif de leurs émissions de gaz à effet de serre.

Concluant deux semaines de discussions à Bonn, ils se sont mis d'accord pour lancer un processus de "dialogue" d'un an afin d'évaluer le chemin qu'il leur reste à accomplir si le monde veut rester sous deux degrés de réchauffement comme le stipule l'accord de Paris.

"Je suis très heureux d'annoncer que (ce processus) commencera en janvier", a dit devant l'assemblée le président de la COP23, le Premier ministre fidjien Frank Bainimarama, après avoir donné le coup de marteau actant la décision.

"La COP (...) a décidé d'organiser un dialogue facilitateur entre parties en 2018, afin de produire un bilan des efforts collectifs" menés pour maîtriser les émissions, dit le texte.

"Le dialogue devra être constructif et tourné vers les solutions", prévient-il. "Il ne devra pas mener à des discussions de nature conflictuelle au cours desquelles des parties seraient ciblées".

Il a été baptisé dialogue de "talanoa" par la présidence fidjienne, qui met en avant une tradition du Pacifique visant à favoriser les échanges bienveillants.

Encourager les pays à revoir leurs engagements, sur la base du volontariat

"Le dialogue sera structuré autour de trois thèmes: où en sommes-nous? où voulons-nous aller? comment y parvenir?", ajoute la décision.

L'idée est d'encourager et aider les pays à revoir, sur la base du volontariat, leurs engagements, à ce stade insuffisants pour maîtriser le réchauffement global.

Si les engagements nationaux pris à Paris en 2015 étaient mis en oeuvre, ils conduiraient encore le monde à plus de trois degrés de réchauffement par rapport à l'ère préindustrielle.

A la COP24 organisée en Pologne en décembre 2018, le dialogue donnera lieu à une phase politique au niveau ministériel.

En cours d'année, il sera nourri des apports du GIEC, le groupe des scientifiques de l'ONU, mais aussi de tous types d'acteurs engagés dans l'action climatique (experts, collectivités, entreprises...).

Entrée en application de l'accord de Paris en 2020

Outre les sessions de négociations climatiques sous égide de l'ONU, dont la prochaine est prévue en mai 2018, les événements parallèles sont encouragés: rencontres, conférences... pour partager les expériences.

L'accord de Paris, qui entre en application en 2020, prévoit un mécanisme de révision à la hausse tous les 5 ans des engagements nationaux, avec une première révision obligatoire en 2025.

ONG, experts et défenseurs du climat poussent pour qu'un maximum de pays relèvent leurs ambitions d'ici 2020. Cette année sera "la dernière occasion" de se placer sur la bonne trajectoire, a rappelé le rapport 2017 de l'ONU sur l'action climatique mondiale publié début novembre.

L.A., avec AFP