BFMTV
Climat

Avec le réchauffement climatique, les tiques sont dangereuses toute l'année, selon une étude

Nymphe de Ixodes scapularis, tique vectrice de la maladie de Lyme.

Nymphe de Ixodes scapularis, tique vectrice de la maladie de Lyme. - Joshua Mayer / Flickr CC

Habituellement à l'abri en hiver, ces insectes continuent désormais leur activité à cette période avec la hausse globale des températures.

Le risque perdure désormais tout au long de l'année. Selon les spécialistes, le réchauffement climatique a accru la période d'activité des tiques, responsables de la maladie de Lyme.

Si la majorité des insectes ne survivent pas au froid, les tiques ont elles une plus grande résistance, se terrant généralement pendant les journées glaciales afin d'attendre que le mercure ne reparte à la hausse.

Or avec les évolutions récentes du climat, elles deviennent de plus en plus actives pendant les mois d'hiver, avertissent les experts.

Selon les données publiées cette semaine par le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies, les visites aux urgences pour des piqûres de tiques, qui avaient diminué depuis le pic de l'été, sont en augmentation dans certaines régions des États-Unis, en particulier dans le nord-est.

"Aujourd'hui, nous avons fréquemment des périodes anormalement chaudes. Dans le même temps, les journées d'hiver étant plus agréables, les gens sortent davantage pour se promener avec leur chien ou leur famille. Les tiques sont là et cela contribue à augmenter le nombre de cas de Lyme en hiver", a expliqué Rafal Tokarz, épidémiologiste à l'université de Columbia pour NBC News.

Une situation qui ne devrait pas aller en s'améliorant. Pour preuve, le gouvernement américain a publié mardi le nouveau rapport de l'évaluation nationale du climat, qui prévoit que la plupart des régions du pays continueront de se réchauffer. Ce qui a d'ailleurs déjà entraîné la propagation des tiques dans de nouvelles zones géographiques.

Les études menées sur les tiques à Long Island, dans l'État de New York, ont par exemple révélé qu'environ 60 à 75 % des individus adultes étaient porteurs de la bactérie responsable de la maladie de Lyme.

La maladie de Lyme est la maladie transmise par les tiques la plus répandue aux États-Unis, avec entre 30.000 et 500.000 cas par an.

L'Europe également concernée

Le même constat est également fait en Europe où des chercheurs de l'Université de Zurich ont par ailleurs trouvé des virus ou des bactéries dans presque toutes les tiques qu'ils ont examinées, rapporte la RTS.

"Presque chaque tique peut donc potentiellement vous rendre malade", a déclaré lundi au média suisse le virologue Cornel Fraefel, qui a participé à l'étude. "Dans de nombreuses tiques, nous avons trouvé plusieurs agents pathogènes en même temps".

Environ 77% des tiques observées par l'Université de Zurich ont été testées positives à au moins un agent pathogène non viral. Parmi les tiques collectées dans les zones urbaines, 83,9% contenaient au moins un agent pathogène non viral.

Pour autant, le risque de transmission d'un virus ou d'une bactérie n'est pas de 100 %, même lorsqu'un humain est piqué par une tique infectée.

Pour se prémunir de toute morsure, mieux vaut utilisez un insectifuge si vous partez vous promener en forêt ou dans des lieux avec de l'herbe. En cas de doute, examinez-vous et vos animaux, afin de repérer facilement les tiques.

Gabriel Joly