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Environnement

Changement climatique: la sécheresse estivale "au moins 20 fois plus probable", selon une étude

Un champ de maïs touché par la sécheresse, le 3 août 2022 à Courcemont, dans le nord-ouest de la France

Un champ de maïs touché par la sécheresse, le 3 août 2022 à Courcemont, dans le nord-ouest de la France - Jean-François MONIER © 2019 AFP

Des sécheresses comme observées cet été risquent de se produire environ tous les 20 ans avec le climat actuel, contre environ tous les 400 ans, voire moins, sans réchauffement climatique.

Le changement climatique causé par l'activité humaine a rendu la sécheresse dans l'hémisphère nord cet été "au moins 20 fois plus probable", ont conclu les chercheurs du World Weather Attribution (WWA), réseau de chercheurs pionniers en matière d'attribution des événements extrêmes au changement climatique, dans une étude publiée mercredi.

Une telle sécheresse des sols, qui a affecté l'Europe, la Chine ou les États-Unis, risque de se produire environ tous les 20 ans avec le climat actuel, contre environ tous les 400 ans voire encore moins souvent sans réchauffement, selon l'étude de ce réseau de chercheurs, pionniers en matière d'attribution des événements extrêmes au changement climatique.

L'activité humaine a rendu la sécheresse "beaucoup plus probable"

La sécheresse estivale a affecté nombre de pays européens, à commencer par la France, avec des cours d'eau à sec et des restrictions dans certaines localités. Certaines parties des États-Unis ou de la Chine ont également été touchées. Les conséquences se sont faites sentir sur le secteur agricole, avec des récoltes en baisse et des effets possibles sur une inflation déjà forte. Cette situation a également favorisé les feux de forêts et perturbé la production d'électricité, notamment hydraulique et nucléaire.

Dans l'hémisphère Nord (hors zones tropicales), le changement climatique induit par l'activité humaine a rendu la sécheresse "beaucoup plus probable", selon les chercheurs, qui travaillent dans des institutions prestigieuses en Europe, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande.

Cette probabilité a été augmentée d'un facteur "au moins 20" pour le manque d'humidité du sol dans la zone racinaire, la partie du sol correspondant à 1 mètre sous terre et où les plantes extraient l'eau pour se nourrir. C'est lorsque cette zone est affectée que l'on parle de sécheresse "agricole" ou "écologique".

"La véritable influence des activités humaines est probablement plus élevée"

La probabilité de l'événement a été augmentée d'un facteur "au moins 5" pour l'humidité du sol en surface, qui correspond uniquement au sept centimètres supérieurs.

"Mais comme c'est habituellement le cas pour des quantités difficilement observables, les chiffres exacts sont incertains", préviennent les auteurs. "Les estimations de l'influence du changement climatique dans l'étude sont prudentes: la véritable influence des activités humaines est probablement plus élevée", estime le WWA.

Le réchauffement depuis le début de l'ère industrielle, qui a été alimenté par les énergies fossiles, a déjà atteint près de 1,2°C, entraînant une série de catastrophes. L'accord de Paris vise à garder ce réchauffement sous 2° et si possible proche de 1,5°.

S. V. avec AFP