Vacances d'hiver: craignant de manquer de neige, les skieurs privilégient les stations d'altitude

Les stations de ski à haute altitude affichent un taux d'occupation record.

Top départ des vacances d'hiver ce samedi 10 janvier. Alors que les skieurs s'apprêtent à dévaler les pistes, certains d'entre eux craignent de manquer de neige. Entre les températures très douces et la quasi-absence de précipitations depuis la fin du mois de janvier, l'enneigement est déficitaire dans un bon nombre de stations françaises, particulièrement en basse et moyenne montagne.Les images de stations entièrement entourées de landes vertes, sans manteau neigeux, préoccupent les adeptes des sports d'hiver, qui ont souvent réservé longtemps à l'avance leurs vacances.

Même dans les Alpes, pourtant mieux préservées que les Pyrénées ou les Vosges. "Nous voyons bien qu'il y a une inquiétude de la clientèle", note Jean-Philippe Monfort, directeur de l'office de tourisme de La Clusaz. De nombreux clients ont appelé au téléphone ou envoyé des mails pour s'enquérir des conditions d'enneigement dans ce domaine des Aravis. La station s'est attelée à les rassurer: si le village est dépourvu de neige, elle est bien présente sur les pistes, en hauteur. Environ 80% du domaine skiable est ouvert aujourd'hui, profitant encore des chutes de neige du début de saison.

Dans la vallée du Giffre, à Samoëns, on a aussi remarqué une prudence inhabituelle des clients.

"Nous avons beaucoup de réservations de dernière minute, c'est une tendance que nous n'avions jamais vue pour les vacances de février", note Isabelle Cadoux, de l'office de tourisme local.

Son domaine skiable, situé entre 1600 et 2500 mètres d'altitude, est bien enneigé. Mais s'il ne neige pas dans les prochains jours, la station risque "de devoir fermer certaines pistes" ou d'y "réduire le nombre de passages", explique-t-elle, en raison du verglas. Pas de panique: la neige est attendue ce weekend.

À la dernière minute

À date, Samoëns affiche un taux d'occupation de 74% pour la semaine du 10 au 17 février, plus bas qu'à l'accoutumée mais qui devrait remonter dans le sillage des chutes de neige bientôt promises – les vacances au ski sont chères et ceux qui réservent au dernier moment veulent être sûrs d'avoir de la neige. Un peu plus au nord, à Morzine, "pas d'effet annulation" non plus, selon le directeur de l'office de tourisme, Bruno Cherblanc. Le village est vert, mais "les conditions de ski sont bonnes" sur les pistes, au-delà de 1400 mètres. La neige de culture pallie au manque en-dessous.

À plus haute altitude, où la neige est abondante, les stations sont bien plus sereines. Le taux de remplissage est "en augmentation assez nette" par rapport à l'année dernière, souligne Christophe Lavaut, directeur de Val d'Isère Tourisme. À ce jour, la station frôle la barre des 90% d'occupation pour les vacances de février, sans compter les réservations de dernière minute encore attendues. De l'autre côté de la montagne, les chiffres sont similaires à Tignes. Pour la semaine en cours, la station affiche un taux d'occupation de 86,8%, en hausse de plus de 16 points d'une année à l'autre.

"Nous allons sur une saison record, pas seulement sur les vacances, mais pour l'ensemble de l'hiver", avance-t-on du côté de l'office de tourisme de Tignes.

Mais l'enneigement déficitaire des dernières semaines n'a finalement qu'un effet marginal sur les réservations, jouant sur les réservations de dernière minute. La plupart des skieurs ont déjà planifié leurs vacances longtemps à l'avance. C'est davantage le manque de neige de la saison précédente, entre la fin du mois de décembre 2022 et la fin du mois de janvier 2023, qui explique la surperformance des stations de haute altitude pour l'hiver 2023-2024. Déçus des conditions neigeuses en moyenne montagne, certains adeptes du ski ont décidé cette année de grimper plus haut.

Un manque de neige qui devrait se résorber: des précipitations sont attendues dès ce samedi sur les Alpes. De quoi recouvrir les pistes pour les vacances.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV