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Prix du lait: Lactalis et ses producteurs dans l'impasse

Près d'une semaine après la clôture des négociations commerciales, l'industriel et l'Unell, les producteurs qui lui livrent une grande partie de son lait, n'arrivent pas à s'accorder sur le prix.

La crise agricole se percute avec les négociations commerciales. Pendant qu'agriculteurs et éleveurs protestaient dans toute la France, notamment pour mieux vivre de leur métier, industriels et distributeurs bouclaient leurs discussions, avancées par le gouvernement cette année pour accélérer la baisse des prix en magasin.

Au bout de la chaîne des négociations commerciales, les agriculteurs surveillent de près cette étape décisive. Et il reste des points d'achoppement. C'est le cas du lait avec un bras de fer engagé entre Lactalis, le géant du secteur, et les producteurs.

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Bras de fer autour du respect de la loi Egalim

Au coeur du problème, les prix du lait pour le premier trimestre: 405 euros pour 1.000 litres proposés à l'origine. Lactalis, premier groupe laitier mondial, a revu sa copie ce week-end, proposant 15 euros de plus en janvier et février. Un "effort", qui "correspond à 15 euros de plus que la formule contractuelle Unell-Lactalis", écrivait samedi l'industriel dans un communiqué.

Insuffisant, pour l'Unell (Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis), qui demande 429 euros. Un prix qui est "le reflet du marché", selon le président de cette association de producteurs, contacté par BFM Business. Ces éleveurs reprochent à Lactalis de ne pas tenir compte de l'évolution de leur prix de revient, "révisé tous les ans par rapport à leurs charges", rappelle leur représentant, Yohann Serreau, qui estime qu'il est "assez incompréhensible que le numéro un mondial refuse de s'adapter à la loi Egalim".

Il regrette un revirement dans l'attitude de l'industriel depuis mi-2023, après pourtant "un vrai changement" et des espoirs de "vrai partenariat".

Du côté de Lactalis, on assure dans un communiqué publié ce week-end que "depuis l'adoption des lois Egalim, toutes les propositions faites par Lactalis France à l'Unell résultent d'une méthodologie certifiée, validée et utilisée dans le cadre d'un contrat visé par les deux parties, conformément aux dispositions desdites lois" et qu'il y a "un juste équilibre" à trouver pour "valoriser le travail des producteurs tout en proposant aux consommateurs des produits laitiers français à un prix accessible."

Le dossier est depuis fin janvier sur le bureau de Thierry Dahan, le médiateur des relations commerciales agricoles, dont le rôle a justement été renforcé avec Egalim. Selon nos informations, une nouvelle réunion est prévue dans les jours qui viennent.

Pauline Tattevin, avec Clément Lesaffre