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Xiaomi lance une gamme de smartphones premiums pour se frotter à Apple et Samsung

Le fabricant chinois, désormais numéro 3 mondial, entend aller plus loin dans sa conquête du marché.

2020 a certainement été l'année de Xiaomi. Le fabricant de smartphones (qui produit également toute une série de produits qui vont des robots aspirateurs aux trotinettes électriques) a certes profité des déboires de son compatriote Huawei mais a aussi récolté les fruits de sa stratégie internationale agressive et du succès de ses modèles d'entrée et moyenne gamme.

Ses ventes ont grimpé en volume de 30% au quatrième trimestre, et même de plus de 80% en Europe et en France. Il est désormais 3ème au classement mondial (même place en Europe), derrière Apple et Samsung.

Se lancer sur le marché du premium

Xiaomi veut désormais transformer l'essai. Le groupe lance une série de smartphones haut de gamme, et notamment le Mi 11 Ultra, un appareil vendu autour de 1200 euros, conçus pour concurrencer les téléphones premium de Huawei mais aussi d'Apple et Samsung dans les pays occidentaux.

Xiaomi Mi 11 Ultra
Xiaomi Mi 11 Ultra © Xiaomi

Bien sûr, le fabricant est attendu au tournant. Son entrée sur le marché premium, le plus rentable, sera observé de près mais ce Mi 11 Ultra semble déjà avoir convaincu la presse spécialisée notamment grâce à ses composants sophistiqués pour la photo.

Pour autant, venir titiller Apple et Samsung sur ce segment très concurrentiel où la R&D est primordiale prendra peut-être du temps même si Huawei a un genou à terre, frappée par des sanctions américaines l'empêchant notamment d'installer les services de Google dans ses smartphones, la marque chinoise a vu ses ventes dévisser tout au long de l'année.

Reste que Xiaomi emprunte exactement le même chemin que son concurrent en son temps: adresser d'abord le marché local puis attaquer l'international avec des modèles d'entrée et de moyenne gamme, installer la marque, et partir à la conquête du premium.

Demain, la voiture électrique

Groupe diversifié, Xiaomi a un autre défi en tête, celui de la voiture électrique. Le groupe a annoncé cette semaine un investissement de 10 milliards de dollars sur dix ans. Reste que Xiaomi n'est de loin pas la première entreprise chinoise à s'aventurer dans ce secteur.

Le géant chinois de l'internet Baidu avait annoncé en janvier qu'il s'alliait à son compatriote le groupe automobile Geely, maison-mère de Volvo Cars, pour produire des voitures électriques en Chine. Huawei en quête de nouvelles activités, y songe également sérieusement. Même Foxconn, le façonnier d'Apple, a affiché en ce début d'année ses ambitions dans le domaine de la voiture zéro émission. A côté de la bataille des smartphones premium, bientôt celle de la voiture électrique pour les géants chinois des télécoms?

Simon Tenenbaum et Olivier Chicheportiche