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Trains: les TER plébiscités, notamment par les jeunes

Une étude menée pour la SNCF montre que 60% de la population voyageant en TER a moins de 35 ans. Une bonne nouvelle pour le futur Pass Rail.

Depuis la crise sanitaire, le train fait un retour en force, notamment pour les trajets locaux. Ainsi, selon l'étude* annuelle Régioscopie menée pour SNCF Voyageurs, la fréquentation des TER (trains express régionaux) a bondi de 21% entre 2019 et 2023.

Cet essor s'observe particulièrement chez les jeunes, de plus en plus sensibles à la question écologique pour leurs déplacements.

Les 18-26 ans sont les plus friands de TER

On apprend ainsi que près de 60% de la population voyageant en TER a moins de 35 ans, alors que cette tranche d’âge ne représente que 28% de la population. Parmi ces 60%, la moitié (soit un déplacement sur trois) a entre 18 et 26 ans, c’est la tranche d’âge la plus représentée à bord des trains régionaux.

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Cette popularité s'explique aussi notamment par les politiques incitatives de certaines régions comme l'Occitanie qui propose par exemple aux moins de 26 ans des tarifs dégressifs pouvant aller jusqu'à la gratuité, des abonnements à prix cassés…

A contrario, les plus de 60 ans qui représentent 34% de la population française ne représentent que 10% des voyageurs de TER.

Cette popularité est un bon signal pour le Pass Rail illimité qui doit être mis en vente à partir de mi-juin. Rappelons que ce forfait permet de voyager à volonté sur le réseau des trains du quotidien (TER et Intercités) pour 49 euros pour la période de juillet et août 2024. Il sera réservé aux jeunes de moins de 27 ans.

La SNCF estime que 700.000 clients devraient acquérir le précieux sésame, soit environ 10% des 17-27 ans français mais cela pourrait être bien plus (ce qui pourrait d'ailleurs remettre en cause le modèle économique de cette offre).

Les déplacements occasionnels progressent

Autre enseignement intéressant de cette étude, la part des trajets domicile-travail effectuée en TER baisse au profit des déplacements occasionnels, donc de loisir.

"En 2019, 44% des trajets étaient réalisés par des clients quotidiens; cette part est descendue à 38%. Cette évolution traduit les changements intervenus dans les rythmes de vie et de travail depuis la crise sanitaire (progression du télétravail, etc.)", peut-on lire.

"Les clients hebdomadaires (qui voyagent deux à trois fois par semaine) ont progressé de quatre points (17% contre 13% en 2019) et les clients occasionnels (qui voyagent quatre fois par mois ou moins) représentent désormais presque un trajet sur deux (45% contre 42% en 2019)."

La voiture moins utilisée pour se rendre en gare

Enfin, l'étude souligne que l’usage de la voiture est moindre qu’en 2019 pour les trajets entre le domicile et la gare.

"La présence des modes doux à bord des trains a ainsi tendance à se renforcer, puisque désormais, presque un trajet sur dix en TER est réalisé avec le concours d’un mode doux (vélo ou trottinette)".

"Dans un contexte de forte hausse de la fréquentation à bord des trains, l’offre s’est adaptée pour rencontrer cette demande croissante. Elle contribue en retour à entretenir cette demande, alimentant ainsi un cercle vertueux pour les mobilités décarbonées", commente Jean-Aimé Mougenot, directeur TER délégué SNCF Voyageurs.

En effet, les régions qui sont les autorités organisatrices des TER ont massivement dépensé pour acquérir des trains neufs, écoresponsables (car de nombreuses liaisons ne sont pas électrifiées), trains qui ont été déployés dans de nombreux réseaux, améliorant ainsi l'attractivité de l'offre.

En ce sens, les régions sont presque mieux loties que le réseau national qui attend avec une impatience non dissimulée les nouveaux TGV M et qui peine à répondre à la demande des Français en train.

*L'étude a été réalisée par le cabinet Enov en 2023 sur tout le territoire. Elle a été construite autour d’une enquête réalisée auprès de plus de 41.000 voyageurs interrogés à bord de près de 2.000 trains TER. Un certain nombre de questions avaient déjà été posées dans une enquête similaire réalisée en 2019, ce qui permet d’effectuer une comparaison avant et après la crise sanitaire.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business