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Soupçonné de s'être endormi aux commandes, un pilote d'ITA Airways déclenche l'alerte dans le ciel français

Le nouveau design de l'ex-compagnie Alitalia

Le nouveau design de l'ex-compagnie Alitalia - Handout / ITA AIRWAYS / AFP

Aux commandes d'un Airbus A330, deux pilotes sont restés silencieux pendant de nombreuses minutes lors du survol de la France. Si les passagers n'ont jamais été en danger, la compagnie a immédiatement licencié le commandant de bord.

Coup chaud dans le ciel français le 30 avril dernier. Dans un rapport révélé par le journal italien La Repubblica, la compagnie ITA Airways, née des cendres d'Alitalia, a décidé du licenciement d'un commandant de bord pour "comportement non conforme aux procédures en vigueur."

Sans l'affirmer pleinement, l'enquête interne laisse entendre la raison du renvoi: le commandant de bord et son copilote se seraient endormis pendant le vol et n'ont ainsi pas répondu aux messages des contrôleurs aériens.

Crainte de détournement

L'évènement s'est passé au-dessus de la France. Le vol AZ609, parti de New York à destination de Rome Fiumicino, n'a pas répondu aux appels du Centre en route de la navigation aérienne de Marseille. La communication a finalement été rétablie, précise le site spécialisé Airways Magazine, juste avant que deux avions de chasse ne décollent pour aller voir ce qu'il se passait dans le cockpit.

Pour rappel, l'A320 de Germanwings détourné par le copilote Andreas Lubitz avait été précipité en 2015 dans le Massif des Trois-Évêchés (Alpes-de-Haute-Provence).

Heureusement, le silence radio n'aura duré qu'une dizaine de minutes et l'avion a finalement pu atterrir normalement à Rome. Dans son enquête interne, ITA Airways indique que les passagers n'ont jamais été en danger. De son côté, le commandant de bord évoque une défaillance technique pour expliquer ce silence, ce que n'a pas confirmé le rapport.

Précédents dangereux

Il n'est pas interdit pour un pilote de dormir pendant le vol, notamment pour les longs courriers (hors décollage ou atterrissage) mais cette procédure est très encadrée. Evidemment, un des deux pilotes doit toujours rester éveillé pour faire face à tous les imprévus.

L'endormissement des deux pilotes de manière simultanée reste très rare mais cela est déjà arrivé, par exemple en 2008 à Hawaï. En l'occurrence, les deux pilotes s'étaient endormis pendant la phase d'atterrissage. L'avion avait gardé son altitude et dépassé l'aéroport en pilote automatique avant que les deux hommes ne finissent par répondre.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business