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SNCF: les contrôleurs satisfaits de l'accord mais restent en alerte

Le collectif à l'origine du dernier mouvement de grève lors du week-end de Noël entend bien observer de près la mise en application des mesures proposées par la direction.

Après un week-end de Noël marqué par l'annulation de nombreux TGV, la direction de la SNCF est parvenue à sauver celui du Nouvel an grâce à un accord arraché à la dernière minute avec les représentants des chefs de bord, les contrôleurs.

Ce mouvement social, organisé par un collectif en dehors des syndicats, a posé de nombreux problèmes à la SNCF (et au gouvernement) qui a dû composer avec ce groupe sans tête qui s'exprime sur les réseaux sociaux.

Cet accord va-t-il mettre fin à cette fronde sociale qui échappe aux corps intermédiaires que sont les syndicats? Pas vraiment.

"Des avancées mais..."

Si la page Facebook du collectif ASCT a été un moment fermée, elle est de nouveau en ligne. Interrogé, un de ses membres explique à BFM Business que le groupe est "en pause (car) nous avons obtenu des avancées".

Cet accord "nous satisfait car il y a certaines avancées (mais elles) ne sont pas à la hauteur de nos attentes" souligne ce membre, notamment les questions très sensibles de "la prise en compte de nos responsabilités et de la pénibilité du métier de roulant".

Dans l'accord, "il est noté que la direction va travailler dessus" observe le chef de bord.

"La grève comme vous le savez est levée, nous allons tous reprendre le travail à partir d'aujourd'hui, mais nous suivrons courant 2023 les avancés ou pas..." prévient le membre du collectif.

Ce dernier devrait donc rester actif l'année prochaine au grand dam de la direction de la SNCF et des syndicats qui s'interrogent sur ce collectif même si la plupart d'entre eux ont bien été obligés de le prendre en compte dans les négociations.

Les syndicats ont "attendu notre aval"

Dans nos colonnes, Didier Mathis, patron de l'UNSA-Ferroviaire (cadres) raillait ainsi "des revendications qui disent tout et son contraire, qui parfois n'ont ni queue ni tête, comme une demande d'intéressement à la SNCF". "Pour porter des revendications, encore faut-il qu'elles soient légitimes" lançait-il.

Rappelons que seuls les syndicats représentatifs sont autorisés à participer aux discussions avec la SNCF mais certains ont "invité" des membres du collectif dans leurs délégations.

Mais c'est bien ce collectif qui a décidé seul de la levée du préavis pour le week-end du jour de l'an, après un vote interne qui selon nos informations penchait plutôt pour la grève, faisant patienter la direction de la SNCF jusqu'à vendredi dernier.

Il n'y a eu "aucune pression des syndicats (Sud Rail, CFDT et Unsa), ils ont attendu notre aval" confirme le membre du collectif.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business