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Menace de grève des contrôleurs: la SNCF toujours dans l'incertitude

Après d'intenses discussions, la direction de la SNCF attend un retour de la part des syndicats et du collectif de chefs de bord. La menace d'une grève plane toujours.

Alors que les premiers départs en train pour les vacances de Noël ont lieu ce vendredi, plane toujours le spectre de la grève du côté des contrôleurs (chefs de bord) de la SNCF. La tension monte à la direction de la SNCF alors que le gouvernement promet que tout se passera bien et que les vacances des Français ne seront pas gâchées.

Pour autant, les négociations intenses qui ont lieu cette semaine n'ont pour le moment rien donné. Et la SNCF plonge dans l'expectative. Dans un communiqué diffusé hier soir, l'opérateur s'impatiente: "Dans le cadre des négociations entamées depuis plusieurs semaines au sujet des chefs de bord, la direction attend la position des organisations syndicales".

Conséquence, le groupe a annulé sa traditionnelle conférence de presse organisée les jours de grands départs. Preuve que rien n'est acquis.

Préavis pour les deux week-end de départ

La menace d'une grève plane toujours. Rappelons que des préavis ont été déposés du vendredi 23 décembre au lundi 26 décembre, 8h, et du vendredi 30 décembre au lundi 2 janvier 2023, 8h.

Pourtant, les premiers retours étaient plutôt positifs. "On est vraiment pas loin d'un accord" malgré "quelques points d'achoppement", avait déclaré la semaine dernière à l'AFP Nicolas Limon, l'un des fondateurs du collectif à l'origine d'une grève très suivie début décembre et organisée en dehors des syndicats.

Mais visiblement, les discussions ont échoué sur plusieurs points. Selon nos informations, les contrôleurs dénoncent une direction qui ne les écoute pas. Un vote a eu lieu ce mercredi, le résultat entre la grève et la levée du préavis aurait été très serré et n'aurait pas débouché sur un consensus. D'où l'absence de réponse des syndicats jusqu'à ce vendredi matin.

"Une vraie maltraitance de la part de la direction"

Rappelons que les revendications des contrôleurs sont multiples et pas seulement salariales. "La colère monte depuis 2007 en réalité avec la dégradation de nos conditions de travail, la question de l'avancement, la hausse de la pénibilité du travail de contrôleur et toujours plus de responsabilités. En fait, la non-reconnaissance des difficultés de notre métier. On considère qu'il y a une vraie maltraitance de la part de la direction et un vrai manque de dialogue social" nous expliquait un des membres du collectif ASCT, collectif qui pèse lourd dans les négociations.

"Mais depuis quelques mois, la grogne explose. Or, malgré nos remontées constantes auprès des directeurs, nous n'avons obtenu strictement aucune réponse" poursuit le salarié.

Il souligne ainsi que le collectif présente cinq revendications dont une seule est liée à la rémunération. "Il y a des choses comme le déroulement de carrière, le parcours professionnel ou l'organisation du travail, notamment les problèmes liés aux visites médicales bien trop sévères qui bloquent en gare des contrôleurs, qui ne coûtent rien".

Pour la SNCF, parvenir à un accord est pourtant crucial. Un mouvement de grève suivi pourrait mettre en péril les départs: un train ne peut circuler sans chef de bord. La dernière grève initiée par le collectif ASCT avait provoqué l'annulation de 6 TGV sur 10.

Ce vendredi, la direction de la SNCF a donné au collectif jusqu'à lundi midi pour donner une réponse à ses propositions.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business