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Transports

Grève: les contrôleurs de la SNCF ont jusqu'à lundi midi pour répondre à la direction

Malgré plusieurs tables-rondes de négociations, les syndicats et le collectif des chefs de bord n'ont toujours pas décidé de la suite de leur mouvement.

La SNCF s'impatiente et fixe un ultimatum. Le collectif de contrôleurs (soutenu par les syndicats) qui menace de faire grève à Noël et au Nouvel An a jusqu'à lundi midi pour donner une réponse aux propositions de la direction, a indiqué vendredi SNCF Voyageurs, interrogée par l'AFP.

"Certaines organisations syndicales ont demandé un report du délai de décision", alors qu'ils devaient théoriquement répondre jeudi soir, a relevé SNCF Voyageurs qui s'occupe des salariés travaillant dans les trains à la SNCF.

"Notre volonté (est) de laisser toutes les chances à la levée des préavis", a ajouté la compagnie pour justifier le délai supplémentaire accordé.

Des préavis du 23 au 26 et du 30 au 2 janvier

Reste que la menace d'une grève plane toujours. Rappelons que des préavis ont été déposés du vendredi 23 décembre au lundi 26 décembre, 8h, et du vendredi 30 décembre au lundi 2 janvier 2023, 8h.

Pourtant, les premiers retours des négociations la semaine dernière étaient plutôt positifs. "On est vraiment pas loin d'un accord" malgré "quelques points d'achoppement", avait déclaré à l'AFP Nicolas Limon, l'un des fondateurs du collectif à l'origine d'une grève très suivie début décembre et organisée en dehors des syndicats.

La SNCF a proposé d'augmenter la prime de travail des contrôleurs de 600 euros par an, dont une partie serait intégrée au salaire en 2024, ainsi qu'une indemnité supplémentaire de 600 euros bruts par an. D'autres mesures spécifiques pour l'avancement ont été mises sur la table afin de faciliter le déroulement de carrière des chefs de bord.

"La colère monte depuis 2007"

Mais visiblement, les discussions ont échoué sur plusieurs points. Selon nos informations, les contrôleurs dénoncent une direction qui ne les écoute pas. Un vote a eu lieu ce mercredi, le résultat entre la grève et la levée du préavis aurait été très serré et n'aurait pas débouché sur un consensus. D'où l'absence de réponse des syndicats jusqu'à ce vendredi.

"La colère monte depuis 2007 en réalité avec la dégradation de nos conditions de travail, la question de l'avancement, la hausse de la pénibilité du travail de contrôleur et toujours plus de responsabilités. En fait, la non-reconnaissance des difficultés de notre métier. On considère qu'il y a une vraie maltraitance de la part de la direction et un vrai manque de dialogue social" nous expliquait un des membres du collectif ASCT.

Pour la SNCF, parvenir à un accord est pourtant crucial. Un train ne peut circuler sans chef de bord. La dernière grève initiée par le collectif ASCT avait provoqué l'annulation de 6 TGV sur 10.

Olivier Chicheportiche avec AFP