Rennes: la ligne B du métro toujours à l'arrêt, aucune date de reprise annoncée

Après plusieurs pannes, un redémarrage de la nouvelle ligne de métro était espéré en mars. Il faudra encore être patient.

La patience des rennais est mise à rude épreuve. La ligne B du métro, mise en service en septembre 2022, et à l'arrêt depuis le 3 janvier, reste hors service. Aucune date de redémarrage n'a été annoncée par la ville ou par son exploitant Keolis.

Cette nouvelle ligne de métro automatique a été inaugurée il y a un an et demi et court sur 13 kilomètres d'est en ouest, desservant de nouveaux quartiers d'affaires de la cité bretonne et transportant 100.000 voyageurs par jour en moyenne.

Une pièce cassée qu'il faudra refabriquer

Mi-novembre 2023, une première panne de plusieurs semaines due à un incendie dans un poste d'alimentation électrique (dont la cause reste toujours indéterminée) mettait les nerfs des usagers à rude épreuve.

Le service avait repris en décembre mais un incident le 3 janvier a provoqué une nouvelle mise à l'arrêt totale des rames. Une pièce mécanique située sur un bogie, le chariot sur lequel sont fixés les essieux et qui assure l'interface entre la rame et la voie, a cassé.

Il faut alors remplacer la pièce sur les 100 bogies qui équipent les 25 rames de la ligne. Si le mois de mars avait été évoqué du bout des lèvres pour une reprise du service, les réparations et les tests à mener sont plus longs que prévu.

Dans un communiqué, la métropole de Rennes indique que "la décision finale (de reprise, NDLR) dépendra de l'autorisation réglementaire des services de l'État et de la préfecture". Elle ne donne aucune date précise. Keolis précise que la période de chômage technique pour les salariés dédiés est repoussée au 19 mai.

Rennes a choisi en 2010 une technologie entièrement inédite. Le Cityval automatique de Siemens Mobility ne circule pas sur deux rails comme la plupart des métros: équipé de pneus, il roule sur une piste en béton et est guidé par un rail central qui le maintient toujours dans sa trajectoire.

Innovant, compact, sobre en énergie, ce Cityval n'avait néanmoins jamais été testé auparavant sur des lignes de métros.

Pour Keolis, l'heure est au contentieux et le géant des transports publics entend faire jouer les assurances pour obtenir des pénalités.

Allers-retours entre Limoges et Rennes

"Sur le volet assurantiel, les relations sont tendues", nous expliquait en janvier dernier, Ronan Kerloc'h, directeur général de Keolis Rennes. "Il s'agit de couvrir les pertes d'exploitation, les coûts des réparations." Pour quel montant? "Les experts n'ont pas encore rendu leur rapport", poursuit le responsable.

Néanmoins, sur le plan opérationnel, Ronan Kerloc'h assure que Keolis et Siemens travaillent main dans la main. Rennes Métropole précise ainsi que les quatre premiers bogies, remis à neuf dans les ateliers de Siemens à Limoges, ont été rapatriés à Rennes et seront remontés sur une première rame la semaine prochaine.

Puis il faudra faire de même sur les 23 autres rames tout en menant de nouveaux tests d'homologation. "Le principal problème est que la pièce mécanique en cause n'est pas standard, il faudra les fabriquer et ensuite les monter puis réaliser des tests", précisait le directeur général. En attendant, les Rennais devront continuer à pendre le bus.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business