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Le PDG de la SNCF voit les syndicats demain pour tenter de sauver le Jour de l'An

Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou au Mans, le 30 juin 2022

Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou au Mans, le 30 juin 2022 - JEAN-FRANCOIS MONIER © 2019 AFP

Trop tard pour sauver le week-end de Noël. Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, tente désormais de sauver celui du 1er de l'An. Il rencontrera les syndicats demain matin pour trouver une issue à la crise.

"Il n'y a pas de raison de punir deux fois les Français en leur gachant le 1er de l'An", a déclaré jeudi sur RTL, le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, en s'excusant auprès des 200.000 usagers pénalisés par la grève des contrôleurs. Le dirigeant déclare ainsi forfait pour le week-end de Noël, mais tente désormais de sauver celui du Jour de l'An. Il rencontrera demain matin des organisations syndicales pour essayer de désamorcer la situation.

"Pour ce week-end, c'est déjà trop tard et pour le suivant, on ne sait pas", reconnaît Jean-Pierre Farandou en lançant à l'intention des grévistes qu'"en entrant à la SNCF, il faut accepter les obligations de service public".

Sur BFMTV, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, se dit aussi engagé à faire en sorte d'"au moins sauver le week-end du Nouvel An".

Cette mission est aussi celle du gouvernement. Sur FranceInfo, Clément Beaune, ministre des Transports, a également affirmé que le sauvetage du Nouvel An était "le combat à mener".

Cette grève aura un impact important ce week-end", reconnait le ministre en se fixant comme objectif "d'éviter des difficultés le week-end suivant”.

Cette mission n'est-elle pas déjà perdue? Pour la direction de la SNCF, comme pour les syndicats ou même le gouvernement, la situation semble inextricable. Le mouvement a été lancé par un collectif sans les organisations syndicales. Le dialogue semble impossible avec des grévistes qui s'affichent non syndiqués.

"C'est une grève sans appel à la grève, alors qu'il n'y a pas d'agression sociale", déplore Jean-Pierre Farandou.

3000 euros par an

Le PDG de la SNCF rappelle que les contrôleurs ont récemment obtenu une augmentaton de 7,5%, soit 3000 euros par an. Et comme cette profession le réclamait, il y a désormais deux chefs de bord par train. Mais il reconnait désormais la difficulté de dialoguer avec un mouvement dont on ne connait pas les responsables. D'ailleurs, lors de la réunion prévue demain, il sera face aux responsables syndicaux.

"Je travaille avec les organisations syndicales, elles ont fait preuve de responsabilité. Il faut faire attention au dialogue sociale", explique le patron des cheminots..

A l'heure où les Français font le choix du train au détriment de l'avion ou de la voiture, l'image de l'entreprise publique est encore plus écornée. La SNCF tente de faire ce qu'elle peut pour alléger les désagréments et ne pas perdre ses clients d'autant que les usagers se tournent vers d'autres services concurrents de la SNCF comme les bus, le covoiturage ou la location de voiture.

La direction a annoncé l'échange et l'annulation des billets des trains annulés sans frais. Les remboursement se feront à 200% en bons d'achat valables au moins deux ans, a précisé Jean-Pierre Farandou.

"Ça représente plusieurs dizaines de millions d'euros, je le regrette, c'est de l'argent public. C'est autant d'argent en moins pour les services publics", déplore le dirigeant.
Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco