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Le lancement de Paris-Rennes confirme le succès de l'offre Ouigo Train classique de la SNCF

La compagnie ferroviaire a lancé ce vendredi sa troisième liaison de cette offre low cost à prix fixe avec des trains lents. Elle se félicite d'attirer une clientèle qui habituellement ne prenait pas le train.

Près de 400 voyageurs ont embarqué ce vendredi matin à Paris-Austerlitz dans le premier Ouigo Train classique à destination de Rennes. Le vieux train Corail repeint en rose fait quasiment le plein (90%) pour ce premier trajet qui durera environ plus de 4 heures vers la ville bretonne.

Après Paris-Lyon et Paris-Nantes, c'est donc la troisième offre de cette alternative ultra low cost aux TGV Inoui et Ouigo avec comme promesse un prix bas et fixe (de 10 à 49 euros le trajet voire 5 euros pour les moins de 12 ans) en contrepartie de temps de parcours plus longs.

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"Avec 250.000 voyageurs attendus cette année sur la ligne Paris-Rennes, nous sommes très fiers de pouvoir désormais proposer cette nouvelle expérience de voyage à tout petit prix", commente Jérôme Laffon, directeur de Ouigo.

2,7 millions de clients en deux ans

Ce lancement confirme le succès de cette offre. "Quand on a lancé Ouigo Train classique il y a deux ans, c'était une expérimentation à valider. On ne savait pas comment allait être accueillie cette offre dans un pays habitué à la grande vitesse et sur des destinations desservies par le TGV", commente pour BFM Business, Alain Krakovitch, Directeur TGV-Intercités.

"Aujourd'hui, c'est clairement un succès avec 2,7 millions de clients au total", précise le responsable avec Paris-Nantes comme moteur. "On pensait attirer principalement les étudiants mais en fait toutes les strates de la population prennent ces trains", poursuit-il.

Et c'est le second sujet de satisfaction pour l'opérateur: attirer une nouvelle clientèle. "50% des clients de Ouigo en général ne prenaient pas le train, on observe un vrai report modal depuis la voiture ou le car, soit un très bon niveau d'induction. C'est une vraie solution financière pour ceux qui sont habitués à la voiture" souligne le responsable.

Un développement freiné par les travaux sur le réseau

Le fait que les Ouigo lents fassent des arrêts en banlieue parisienne (Versailles et Massy-Palaiseau pour le Paris-Rennes par exemple) est également un argument porteur pour les clients.

Le prix est évidemment la clé. Et dans un contexte d'inflation des coûts, la SNCF parvient à maintenir ces tarifs planchers (qui sont gelés cette année pour Ouigo et Intercités).

"C'est notre capacité de production qui permet ces prix", explique Alain Krakovitch, à savoir faire rouler le plus de trains possible et réaliser de nombreuses rotations. Tout comme le fait de réutiliser d'anciennes rames qui circulaient dans le passé sur les réseaux régionaux et Intercités et qui sont progressivement remplacées par de nouvelles rames. De quoi réaliser d'importantes économies d'échelle.

Forte de ce succès, la SNCF planche évidemment sur d'autres destinations comme Bordeaux et Bruxelles. Mais l'opérateur est freiné par les importants travaux actuels sur le réseau secondaire qui allongent encore les temps de parcours.

Au-delà d'une certaine limite en temps, la proposition même avec un tarif très bas devient alors moins intéressante et économiquement plus délicate. Pour que le modèle fonctionne, les trains doivent être pleins.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business