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Transports

Jean-Pierre Farandou: "les Français veulent que la SNCF fasse bien son métier, il y a du boulot"

Interrogé au sein du Club de l'économie du Monde, le PDG de la SNCF veut que l'année 2022 soit celle du service client et invite les syndicats à "accepter que le monde change"...

Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou a indiqué mercredi qu'il comptait faire de 2022 "l'année du service au client" pour que la compagnie devienne "impeccable", ce qui implique aussi selon lui que les syndicats en finissent avec leur culture de la grève.

"Ce que les Français veulent, c'est que la SNCF fasse bien son métier du ferroviaire, c'est notre rôle et il y a du boulot", a expliqué Jean-Pierre Farandou au Club de l'économie du Monde.

"Pour moi, l'année 2022 sera l'année de la qualité du service au client ferroviaire. Je souhaite, je veux que la SNCF soit impeccable dans son coeur de métier qui est le ferroviaire", a-t-il dit.

"Ambiance de menaces"

"Les usagers, ce qu'ils veulent c'est de la stabilité. Quelle que soit la cause de la perturbation, si le service est perturbé, si on ne peut pas compter sur le service, c'est un problème", a souligné le dirigeant, au moment où la direction de la SNCF a annoncé mercredi que les syndicats SUD-Rail, CGT et Unsa maintenaient leur appel à la grève sur l'axe TGV Sud-Est de vendredi à dimanche, période où elle prévoit désormais un trafic "très dégradé".

Les gens qui veulent partir pour les vacances dans le Sud-Est "ne savent pas" s'ils auront un train à cause des menaces de grève de certains syndicats, a-t-il déploré en particulier.

"C'est sûr que cette ambiance de menaces, de non-continuité du service avec les mouvements sociaux est très perturbante, elle peut être un facteur qui peut freiner la progression du ferroviaire", dont il veut doubler la part en dix ans, a reconnu Jean-Pierre Farandou.

Faire une grève au moment où Trenitalia se lance: "je ne comprends pas"

"J'ai écouté ce que disent les syndicats, je donne des preuves concrètes", a-t-il affirmé. "J'espère qu'ils seront capables aussi, au fond, d'accepter le monde qui change. (...) Est-ce que les syndicats seront capables d'accepter un monde qui change - parce qu'il change - ?"

"Sur la concurrence en particulier, il n'y aura pas de retour en arrière. (...) Il faut l'accepter, il y a une nouvelle donne. La SNCF ne sera pas le seul opérateur (et), franchement, faire une grève sur le Sud-Est entre Paris et Lyon au moment où Trenitalia fait un lien entre Paris et Lyon, je ne comprends pas", a-t-il lancé, alors que la compagnie italienne doit inaugurer ses trains entre les deux villes samedi.

"C'est ce nouveau monde-là qu'il faut que nous apprenions ensemble. Je tends la main aux syndicats, je suis prêt à poursuivre le dialogue", a-t-il conclu.

OC avec AFP