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Grève à la SNCF: pour le collectif national des contrôleurs, "il y a toujours une porte de sortie"

Alors que les annulations de trains se multiplient pour le week-end de Noël, les chefs de bord expliquent les raisons qui le poussent au débrayage en cette période des fêtes. Et appellent la direction à la discussion.

200.000 voyageurs ne pourront pas circuler normalement vendredi. En cause, un mouvement de grève initié par l'ASCT, un collectif national de contrôleurs né sur les réseaux sociaux.

"Il y a toujours une porte de sortie"

Selon Noah, un des membres de ce collectif, il reste encore une marge de négociation. "On attend que la porte s'ouvre un peu plus de la part de la direction", a-t-il indiqué sur BFMTV. Concrètement, il espère que la direction "appelle les organisations syndicales pour les recevoir en urgence et se réunir autour de la table pour une dernière négociation".

"Le préavis débutera vendredi matin à 8h, a-t-il rappelé, avant d'affirmer: "il y a toujours une porte de sortie même si elle n'est pas très importante". Une position partagée par Olivier, responsable du collectif national des ASCT sur l'antenne de BFMTV. "Moi je lance un appel aux dirigeants de la SNCF: je suis sur Paris, appelez-moi, moi demain tous les trains circulent", explique-t-il.

"On discute sérieusement et vous faites un geste, tous les trains circulent", poursuit le responsable du collectif national des ASCT.

Ce dernier déplore une absence de dialogue ces derniers jours. "Cela fait plus d’une semaine que nous n’avons pas eu de négociations, nous n’avons été conviés à rien, explique Olivier. Si on nous donne un signal d’espoir, on est prêt à discuter, on s’est toujours déplacé, même sur nos jours de repos sur nos week-ends on est allé négocier à Paris".

Interrogé sur les motivations de ce mouvement de grève, Noah a rappelé que les revendications des chefs de bord ne dataient pas d'hier. "Nous on a tout fait pour éviter que les Français ne soient pénalisés", s'est-il défendu.

"Cela fait plusieurs mois que l'entreprise a connaissance de nos revendications", a-t-il regretté, avant de poursuivre: "malheureusement, la direction préfère perdre des millions et empêcher les Français de voir leur famille à Noël plutôt que de respecter notre métier et ses complexités".

Une hausse mensuelle supplémentaire de 100 euros

Après les premières négociations initiées entre les syndicats et la direction, les contrôleurs ont obtenu deux primes annuelles de 600 euros, soit 38,53 euros mensuels. La première concerne tous les cheminots tandis que la seconde s'appliquera uniquement pour les chefs de bord.

Mais la profession demande plus. Il manque en effet 100 euros d'augmentation mensuelle, soit 1200 euros par an, pour accéder à leurs revendications. Des demandes que Noah justifie par les difficultés rencontrées au quotidien par les contrôleurs.

"Chef de bord c'est un métier multi-casquettes: on a de nombreuses missions", a-t-il souligné. "On fait la sécurité du train lors des départs, on va remplacer des chefs de service, on fait la sécurité lors de la circulation du train", a-t-il détaillé.

"On a des responsabilités à bord, on fait le service à bord, l'information des clients, on gère les situations perturbées, les retards quand il y en a, on contrôle le titre de transport", a-t-il ajouté.

La CGT Cheminots et SUD-Rail ont simplement maintenu leur préavis de grève pour les deux week-ends des fêtes de fin d'année. En revanche, ils n'appellent pas formellement à la grève comme le collectif ASCT.

Vendredi, dans le détail, deux TGV sur trois devraient circuler sur les axes Atlantique et Méditerranée, et un train sur deux sur l'axe Nord. La navette Paris-Lille sera cependant quasiment normale. Trois TGV Est sur quatre rouleront. Les TGV entre gares de province devraient être plus impactés. Trois Ouigo sur quatre devraient aussi circuler. Les Intercités rouleront normalement, même si des suppressions ont été rapportées.

Face à ces perturbations, la SNCF a annoncé des mesures de remboursement exceptionnelles ce mercredi.

Nina Le Clerre