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Transports

En Espagne, Uber va vendre des billets de train, notamment pour les Ouigo

Le service Uber Trains sera lancé en juin, le géant américain n'a pas précisé s'il souhaitait l'étendre à d'autres pays européens comme la France où il viendrait concurrencer SNCF Connect et Trainline.

Uber continue à explorer les différents modes de mobilité décarbonée et annonce qu'il va lancer "Uber Trains" en Espagne en juin.

Comme son nom l'indique, le service permettra d'acheter des billets de train moyennes et longues distances pour toutes les compagnies ferroviaires en présence: Renfe (l'opérateur historique), Ouigo (SNCF) ou encore Iryo, une coentreprise d'Air Nostrum et de l'opérateur italien Trenitalia.

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Le géant américain entend profiter d'un marché espagnol du rail où la concurrence fait rage et où la fréquentation des trains a explosé grâce à de massives baisses de prix.

Uber a passé un accord avec Omio Group, une plateforme numérique qui facilite la recherche, la comparaison et la réservation de billets de trains, un peu comme Trainline en France.

"Le prix du billet est le même que s'il était acheté ailleurs, mais l'utilisateur bénéficiera d'une réduction de 10% pour une utilisation avec Uber et Uber Eats", détaille au journal El Español, Felipe Fernández Aramburu, directeur général d'Uber pour l'Espagne et le Portugal. Cette réduction sera néanmoins provisoire et il ne sera pas possible de combiner achat de billet de train et un trajet Uber en voiture.

En France, Trainline juge que la concurrence est faussée

Uber n'a pas précisé s'il souhaitait étendre ce service à d'autres pays européens mais le groupe s'est engagé à devenir une plateforme de mobilité zéro émission en 2030 en Europe et aux États-Unis et en 2040 dans le monde entier.

On ne connaît pas non plus les conditions commerciales obtenues par Uber. En France, le marché de la vente en ligne de billets de train se partage entre SNCF Connect, Trainline ou encore Omio et Kombo. Mais pour ces derniers, les conditions de marché ne permettent pas à la concurrence d'être viable et de s'exprimer pleinement.

Principal grief: les commissions versées par SNCF Voyageurs sur la vente de chaque billet qui sont jugées trop faibles. Autre reproche, un accès limité aux données ferroviaires.

"En Europe, il y a actuellement une prise de conscience de l'asymétrie de pouvoir entre les opérateurs ferroviaires et les plateformes de distribution. Un cadre législatif solide est donc nécessaire pour s’assurer du caractère raisonnable, équitable, transparent, proportionné et non discriminatoire entre les différents acteurs du secteur", commentait en décembre dernier Alexander Ernert, directeur des relations gouvernementales Europe Trainline.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business