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Chine, Japon, Nouvelle Calédonie: Air France prévient de l'allongement de la durée des vols

L'évitement de l'espace aérien russe a des conséquences pour les voyageurs mais aussi pour les finances de la compagnie aérienne.

Encore plombées par les conséquences de l'épidémie mondiale de covid, les compagnies aériennes mondiales doivent aujourd'hui gérer les conséquences du conflit entre la Russie et l'Ukraine.

Le principal problème est le contournement de l'espace aérien russe qui a des conséquences directes pour les liaisons vers l'Asie depuis l'Europe. Pour aller en Chine, au Japon ou encore en Corée du Sud, les routes passent en effet traditionnellement par la Russie. Il faudra désormais naviguer sur une route plus au sud.

Air France précise ainsi ce lundi que "le survol de l’espace aérien russe jusqu'à nouvel ordre".

"Air France maintient ses liaisons vers la Chine, la Corée du Sud et le Japon en adaptant ses plans de vols. Sous réserve de l’obtention des autorisations nécessaires, son programme de vols de et vers l’Asie est à jour jusqu'au 26 mars 2022 inclus. Ces changements d’itinéraire liés à l’évitement de l’espace aérien russe donnent lieu à un allongement du temps de vol et peuvent entraîner des changements d’horaires. Le détail du programme de vols pour les jours suivants sera mis à jour au fur et à mesure de l’obtention des autorisations", poursuit la compagnie.

2 heures de plus vers le Japon

Et d'assurer que "les clients concernés sont informés individuellement". Il est à noter que les vols vers la Nouvelle-Calédonie (qui font généralement escale en Asie) sont également concernés.

Interrogée par BFM Business, Air France ne nous a pas communiqué le détail de ces allongements de vols en heures. Traditionnellement, un trajet vers Tokyo au Japon depuis Paris dure un peu plus de 12 heures. Selon le site Air Plus News, il faut désormais compter plus de 14 heures pour relier Paris à la capitale japonaise.

L'activité fret touchée

Depuis la Suisse, l'Autriche et l'Allemagne, les compagnies Lufthansa, Swiss International Air Lines et Austrian Airlines annoncent également un allongement de 2 heures de la durée de vol vers l'Asie.

Si les conséquences pour les passagers ne sont pas négligeables, elles le sont également pour les finances fragiles des compagnies. Car qui dit vols plus longs, dit facture de kérosène en hausse dans un contexte déjà inflationniste (le baril de brut est désormais largelment au-dessus des 100 dollars).

Et si le trafic passagers risque d'être touché par ces allongements de durées de vols, Air France devra également supporter le gel de son activité cargo vers l'Asie du nord. Or, c'est bien le fret qui a permis aux compagnies de sauver les meubles jusqu'à aujourd'hui.

D'ailleurs, c'est tout le fret aérien mondial qui risque d'être perturbé, cette fois depuis la Russie qui en est un acteur non négligeable. Rappelons que Volga-Dnepr et sa filiale AirBridgeCargo, basées en Russie, représenteraient 20% du volume mondial de fret aérien et 70% du trafic fret entre l’UE et la Russie.

De quoi anéantir les belles prévisions du fret aérien pour cette année. Avant le conflit entre la Russie et l'Ukraine, l'Association internationale du transport aérien) estimait que le volume de marchandises transportées dépasserait de 5% son niveau d'avant-crise pour un chiffre d'affaires record de 175 milliards de dollars.

En 2021, Air France a fait état d'une perte nette de 3,3 milliards d'euros contre -7,1 milliards un an plus tôt.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business