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Transports

Le fret aérien va continuer à soutenir les compagnies cette année

En plein pandémie, le transport de marchandises a représenté un tiers du chiffre d'affaires des compagnies aériennes.

Véritable bouée de sauvetage des compagnies aériennes au plus fort de la pandémie, le fret de marchandises devrait encore afficher une belle croissance cette année.

Selon les chiffres de l'IATA (Association internationale du transport aérien), le volume de marchandises transportées dépassera de 8% son niveau d'avant-crise (et encore +5% en 2022) pour un chiffre d'affaires record de 175 milliards de dollars. Le prix de la tonne transportée au kilomètre devrait augmenter de 15%.

"Des indicateurs comme les niveaux d’inventaires et la production industrielle sont favorables, le commerce international devrait croître de 9,5% cette année, le commerce en ligne continue à connaître une croissance à deux chiffres, et la demande pour des chargements spécialisés et à forte valeur augmente. Les perspectives pour le fret aérien sont solides", commente IATA.

Doublement du chiffre d'affaires

En 2020, avec l'effondrement du trafic aérien mondial et les restrictions de trafic, le fret a permis à beaucoup de compagnies de maintenir la tête hors de l'eau. Il a ainsi représenté un tiers du chiffre d'affaires des transporteurs, contre 15% en temps normal, à 129 milliards de dollars.

Cette croissance qui devrait se maintenir cette année, l'aérien va profiter de l'encombrement des liaisons maritimes, a donné des idées à Airbus.

En juillet dernier, l'avionneur européen annonçait le développement d'une version cargo de l'A350, un marché où l'avionneur européen est absent, contrairement à son concurrent Boeing avec ses B747, B767 et B777.

Airbus en embuscade

Airbus produit quelques A321 cargo et ne fabrique plus de version fret de son A330. L'A350 cargo doit entrer en service en 2025. "Avec l'A350, on a une boîte à outils qui nous permet de faire un cargo de façon très compétitive, rapide et avec de faibles risques de développement", a affirmé le patron d'Airbus Guillaume Faury.

"C'est le bon moment" de le lancer, selon lui. "On voit que la flotte cargo est très vieillissante, il y a devant nous une vague de remplacements", a-t-il détaillé.

"Les réglementations CO2 se sont très fortement durcies et vont rendre un nombre important d'avions en service et proposés sur le marché aujourd'hui obsolètes et non conformes aux réglementations à partir de 2028", a ajouté Guillaume Faury.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business