Le nombre de vélos en libre-service va doubler en 3 ans

Selon la dernière étude du cabinet de conseil Roland Berger, le nombre de vélos en libre-service dans les grandes villes mondiales aura doublé en 2021, date à laquelle le marché devrait atteindre un chiffre d'affaires de 8 milliards d'euros.

Le marché en plein boom. Selon une étude menée par le cabinet de conseil aux entreprises Roland Berger, près de 20 millions de vélos en libre-service devraient être mis à disposition des habitants des grandes villes du monde en 2021. C’est deux fois plus qu’en 2017. Au total, ce marché devrait générer un chiffre d’affaires de 8 milliards d’euros dans trois ans, contre 3,6 milliards en 2017.

La demande de vélos en libre-service devrait notamment croître en Chine, où les transports en commun sont surchargés et alors que les villes de Pékin, Shanghai ou Shenzhen mettent déjà respectivement à disposition des habitants 2,3 millions, 1,7 million et 900.000 vélos. En Europe, les villes comptant le plus de vélos en libre-service sont Londres (18.000 vélos), Paris (14.000 vélos) et Berlin (14.000). Le marché semble moins développé outre-Atlantique où New York, Seattle et San Francisco proposent chacune 8000 vélos.

3 milliards de dollars d'investissement

"Les vélos offrent un moyen de transport qui permet aux gens de se rendre rapidement et à moindre coût jusqu'à leur destination, en particulier dans les grandes villes encombrées. […] La croissance rapide, en particulier en Asie, est alimentée par la demande toujours plus forte d’une mobilité rentable, un accès au marché très peu réglementé et des investissements massifs", explique le cabinet Roland Berger, précisant que "les prestataires privés ont récemment mobilisé plus de 3 milliards de dollars" pour se développer non seulement en Chine, mais aussi dans le monde entier.

"L’étude montre que le marché du partage de vélos bénéficie d’une prise de conscience mondiale accrue en matière d’environnement et de la tendance généralisée du partage, les gens étant plus disposés à payer pour leur mobilité plutôt que pour s’offrir leur propre voiture ou vélo. De plus, le vélo est moins cher que le taxi ou la voiture et plus flexible que les transports en commun", poursuit le cabinet de conseil.

Des dégradations à répétition

Mais la forte croissance de ce marché a aussi ses effets pervers. De fait, certaines villes font face à un excès d’offres, obligeant certains opérateurs à se retirer. Aussi, plusieurs opérateurs on déjà fait part de leur agacement après la dégradation de plusieurs vélos. En février dernier, Gobee.bike s’est retiré du marché français alors que 3200 vélos avaient été dégradés et plus d’un millier volés ou privatisés.

"Des actes de vols, recels de vol et de détériorations n’ont fait que s’amplifier, devenant le nouveau passe-temps d’individus, le plus souvent mineurs, encouragés par des contenus largement diffusés et partagés sur les réseaux sociaux", avait fait savoir l’entreprise, dénonçant une "situation critique". Malgré ces problématiques, le cabinet Roland Berger se montre confiant: "Nous prévoyons que le marché se consolidera dans les années à venir, avec un nombre plus restreint d’offres de haute qualité", assure-t-il.

Paul Louis