BFM Business
Entreprises

Pourquoi, malgré de nombreuses fermetures, la France compte 600 boulangeries de plus qu'en 2022

La flambée des prix de l'énergie et des matières premières a mis sur le carreau de nombreux artisans, notamment en zone rurale, mais le secteur reste en croissance.

600. C'est le nombre de boulangeries supplémentaires sur le territoire français à la fin de l'année 2023, portant le total à 39.000. Le nombre peut surprendre tant les artisans boulangers ont été en première ligne face à la flambée des prix de l'énergie et des matières premières.

En janvier, le "collectif pour la survie des boulangeries et de l’artisanat" avait défilé dans les rues de Paris pour demander des aides plus importantes de la part de l'Etat. Cercueil grandeur nature, mannequin pendu maculé de sang, pancarte en forme de tombeau: telles étaient les allégories choisies pour avertir d'une profession qui se meurt.

Réalité contrastée

Si les chiffres s'avèrent moins alarmistes, ils masquent une réalité contrastée. Car quand 250 boulangeries ouvrent en moyenne chaque mois en France, 200 artisans mettent la clé sous la porte sur la même période.

Prêts à payer 2 euros la baguette pour sauver nos boulangeries ? - 17/11
Prêts à payer 2 euros la baguette pour sauver nos boulangeries ? - 17/11
25:00

"C'est une bonne nouvelle en demi-teinte, estime Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française sur BFMTV. Il y a aussi des vies qui s'arrêtent, des villages qui n'ont plus de boulangerie au centre-ville."

Zones rurales délaissées

Malgré une moyenne d'une boulangerie pour 2.000 habitants, les zones rurales sont les premières victimes de ces fermetures. "Dans ces territoires, c'est parfois plus compliqué de tenir ce modèle économique", résume-t-il.

D'autant que plus d'un tiers des boulangers envisagent de quitter la profession selon un sondage commandé par son organisme. "En 2005, le pourcentage était déjà similaire, observe Dominique Anract. Les motifs d'espoir néanmoins de rigueur. Selon lui, "le prix arrive en dernier dans le choix des clients pour la boulangerie artisanale".

Théodore Laurent