BFM Business
Industries

Stellantis va s'appuyer sur Foxconn pour concevoir les intérieurs de ses futurs véhicules

Le groupe automobile issu de la fusion entre PSA et FCA vient d'annoncer la création d'une coentreprise avec le géant taïwanais Foxconn afin de concevoir les interfaces et les nouveaux services proposés à bord des véhicules des différentes marques de Stellantis.

Stellantis mise sur Foxconn pour concevoir l'intérieur de ses futurs véhicules. Le groupe issu de la fusion entre PSA et FCA a annoncé ce mardi 18 mai la création d'une coentreprise baptisée Mobile Drive, avec le géant taïwanais de l'électronique, connu comme étant le principal sous-traitant d'Apple pour assembler l'iPhone.

Pour Stellantis et les autres groupes automobiles

Les deux partenaires ont signé un protocole d'accord non-contraignant pour former cette joint-venture à 50-50 dont l'objectif est d'"accélérer les délais de développement des nouveaux équipements", note un communiqué.

Clairement, il s'agira de concevoir les habitacles connectés, destinés aux nombreuses marques de la galaxie Stellantis, comme Peugeot, Fiat, Citroën, DS, Opel, Jeep, Chrysler ou encore Alfa Romeo, Maserati et RAM.

La future coentreprise, basée aux Pays-Bas, opérera en tant que fournisseur du secteur automobile et participera pour développer des solutions logicielles et le matériel afférent aux différentes marques de Stellantis, mais aussi à d'autres constructeurs automobiles intéressés.

Aucune date officiellement annoncée, mais la volonté "d'aller vite"

L'objectif sera d'"offrir des expériences embarquées innovantes aux utilisateurs" qui "dépasseront les attentes de la clientèle" grâce à "des produits électroniques grand public, des interfaces IHM (interaction homme-machine) et des services connectés de pointe", précise le communiqué. En clair, aller plus loin en proposant toujours plus d'écrans à bord, pas uniquement pour le conducteur, mais aussi pour les passagers, et des technologies permettant par exemple d'interagir à distance avec son domicile.

Aucune date n'a été donnée sur le premier véhicule qui recevrait des technologies conçues par la coentreprise Mobile Drive lors de la conférence

"Nous voulons aller vite", a répondu Yves Bonnefont, responsable logiciels de Stellantis, à une question posée lors de la conférence de presse en ligne, alors que d'autres groupes comme Volkswagen ou Tesla ont choisi de concevoir eux-mêmes leurs solutions numériques embarquées.

Renault semble de son côté prendre une direction alternative, se rapprochant de Google d'un côté, à l'image de Ford. Mais, de l'autre avec également la volonté de construire une "Software République" en France, avec des entreprises comme Atos, Dassault Systèmes, STMicroelectronics et Thales.

Une solution face à la crise des semi-conducteurs?

Pour tous les constructeurs automobiles, l'enjeu actuel est de proposer de plus en plus de services à bord et de se rapprocher du monde du smartphone, sur fond de rumeurs d'Apple Car ou des ambitions de Google dans l'automobile, en particulier dans le véhicule autonome.

Dans ce contexte, Stellantis veut "frapper vite et fort vers une amélioration de l'expérience du client", les logiciels étant "au cœur de cette amélioration", a insisté le directeur général Carlos Tavares.

"C'est exactement ce que nous préparons avec nos amis de Foxconn. (...) C'est quelque chose qui va changer la façon dont nous concevons nos voitures", a-t-il ajouté, précisant que cette coentreprise "est une brique de ce qu'il y aura dans le plan stratégique à long terme de Stellantis" qui sera présenté d'ici la fin de l'année.

Face à la crise des semi-conducteurs, le partenariat avec Foxconn pourrait aussi être une solution pour assurer la fourniture de composants à l'avenir, un point qu'avait mis en avant le géant taïwanais pour justement attirer les constructeurs automobiles, un secteur dans lequel il compte se développer fortement.

Côté Stellantis, plusieurs usines du groupe ont été contraintes de suspendre la production récemment et la Peugeot 308 en fin de vie a dû repasser aux compteurs à aiguilles. Stellantis n'a pas évoqué ce point lors de la conférence de presse et n'a pas souhaité répondre à nos questions à ce sujet.

Au-delà des écrans et des solutions logicielles, reste aussi à savoir si Stellantis pourra un jour se montrer intéressé par la plate-forme pour voiture électrique conçue par Foxconn. Cette option ne semble pas avoir été retenue pour le moment alors que le groupe doit proposer rapidement une nouvelle base technique pour la prochaine génération de véhicules "zéro émission" qui doit sortir à partir de fin 2022.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto