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Scandale dans l'aérien: après les fausses pièces d'avion, les faux profils de salariés

L'entreprise britannique AOG Technics soupçonnée d'avoir fourni des documents falsifiés de certification accompagnant des pièces vendues à Airbus et Boeing aurait également falsifié le profil de certains de ses employés.

Nouvel épisode dans le feuilleton AOG Technics qui fait trembler actuellement l'industrie aéronautique mondiale.

Après avoir dévoilé que cette entreprise britannique avait fourni des documents falsifiés de certification accompagnant des pièces pour la maintenance de moteurs vendues à Airbus et Boeing, Bloomberg révèle que ce fournisseur aurait également menti sur le profil de certains de ses employés.

L'agence pointe notamment le cas de Ray Kwong, présenté comme le directeur commercial d'AOG Technics qui selon son profil LinkedIn aurait travaillé auparavant pour All Nippon Airways et Nissan Motor. Or, le "vrai" Ray Kwong n’aurait jamais été salarié de ces deux géants japonais qui n'ont pas trace de cette personne dans leurs archives, affirme Bloomberg.

Des profils LinkedIn douteux

Ou encore un certain Johnny Rico, présenté comme le représentant exécutif des ventes d'AOG qui sur LinkedIn affirme avoir travaillé pour Ryanair. Problème, Bloomberg a retrouvé sa photo sur le site d'un cabinet de dentiste.

Même chose pour la photo LinkedIn d'un certain Michael Smith, cadre supérieur pour AOG qui a été retrouvée sur le site d’un médecin spécialisé dans le diagnostic de la démence.

Ces nouvelles révélations risquent une nouvelle fois de secouer l'industrie aéronautique qui reste dans le flou total concernant cette affaire de fausses pièces de rechange fournies pour la maintenance de moteurs fabriqués par CFM (Safran/General Electric) qui équipent des Airbus A320 et des Boeing 737 NG d'ancienne génération.

Il s'agit des moteurs CFM-56 qui ont été produits à 34.000 exemplaires.

Des fausses pièces montées sur 68 moteurs

Si l'agence européenne de sécurité aérienne (EASA) enquête actuellement dans ce dossier, on ne sait pas qui a fabriqué certaines de ces pièces de rechange, ni d'où elles viennent, ni sur quels appareils de quelles compagnies elles ont été installées.

CFM a néanmoins confirmé que ces pièces faussement certifiées ont été montées sur 68 de ses moteurs CFM-56.

L'EASA demande désormais aux compagnies aériennes et aux sociétés de maintenance d'inspecter "leurs archives pour déterminer si des pièces d’appareils ou de moteurs ont été obtenues auprès d’AOG Technics, directement ou indirectement".

Si les certificats sont falsifiés, ces acteurs devront les mettre à l'écart "pour empêcher son installation", a ajouté l’EASA. Et si ces pièces ont été installées, il faudra les remplacer sans délais.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business