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Aéronautique

Fausses pièces d'avion: CFM confirme le problème qui touche Airbus et Boeing

Le fabricant de moteurs confirme l'existence de documents falsifiés de certification de pièces vendues par AOG Technics.

L'affaire inquiète au plus haut point. De fausses pièces de rechange ont bien été fournies pour la maintenance de moteurs fabriqués par CFM (Safran/General Electric) qui équipent des Airbus A320 et des Boeing 737 NG d'ancienne génération.

Il s'agit des moteurs CFM-56 qui ont été produits à 34.000 exemplaires.

Olivier Andriès, directeur général de Safran - 27/07
Olivier Andriès, directeur général de Safran - 27/07
11:20

Le fabricant CFM International le confirme dans un communiqué: "Nous soutenons pleinement l’enquête des autorités de régulation sur des documents falsifiés de certification accompagnant des pièces vendues par AOG Technics".

C'est Bloomberg qui a levé le voile sur ce potentiel scandale, révélant que l'agence européenne de sécurité aérienne (EASA) enquête actuellement sur une société britannique (AOG) qui aurait fourni des pièces falsifiées pour la réparation de ces moteurs.

Dans un communiqué l'Agence européenne de sécurité aérienne explique que de nombreux certificats ont été falsifiés: 72 documents couvrant 50 références de pièces fournies.

Mise à l'écart

Problème, on ne sait pas qui a fabriqué certaines de ces pièces de rechange, ni d'où elles viennent, ni sur quels appareils de quelles compagnies elles ont été installées.

L'EASA demande désormais aux compagnies aériennes et aux sociétés de maintenance d'inspecter "leurs archives pour déterminer si des pièces d’appareils ou de moteurs ont été obtenues auprès d’AOG Technics, directement ou indirectement".

Si les certificats sont falsifiés, ces acteurs devront les mettre à l'écart "pour empêcher son installation", a ajouté l’EASA. Et si ces pièces ont été installées, il faudra les remplacer sans délais.

Contacté par BFM Business, Safran explique qu'aucun événement lié a ces pièces de moteurs n'a été relevé, le groupe dit poursuivre son travail avec l'agence pour déterminer quelles sont les pièces concernées. De son côté, Air France, également contactée par nos soins, assure qu'elle "n’a pas recours aux services de cet intermédiaire" et n'est donc pas concernée. AOG Technics n'a pour le moment pas réagi à ces révélations.

Olivier Chicheportiche et Jean-Baptiste Huet