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Nissan pose ses conditions pour une fusion Renault Fiat Chrysler

Hiroto Saïkawa, le PDG de Nissan, s’est exprimé officiellement sur la possible fusion entre Renault et Fiat Chrysler (FCA).

Hiroto Saïkawa, le PDG de Nissan, s’est exprimé officiellement sur la possible fusion entre Renault et Fiat Chrysler (FCA). - Behrouz MEHRI / AFP

Hiroto Saïkawa, le PDG de Nissan, s’est exprimé officiellement sur la possible fusion entre la marque française et le groupe italo-américain. Un mariage qui appelle selon lui "un examen fondamental des relations existantes entre Nissan et Renault".

Muets depuis une semaine, les dirigeants de Nissan se sont officiellement exprimés ce lundi sur une possible fusion entre Fiat Chrysler et Renault, le propriétaire à 43% du constructeur japonais. Un conseil d’administration de Renault se tient en effet ce mardi afin d’étudier plus en détail le projet de Fiat Chrysler, et de pousser plus loin ce projet. Nissan entend bien avoir son mot à dire sur cette nouvelle alliance, que certains observateurs ont interprété comme un moyen de réduire son poids dans l’Alliance avec Renault.

"Un examen fondamental des relations existantes entre Nissan et Renault"

"Je pense que l'ajout potentiel de la FCA en tant que nouveau membre de l'Alliance pourrait élargir les conditions de la collaboration et créer de nouvelles opportunités de synergies", écrit Hiroto Saïkawa dans un communiqué.

Sous les feux des critiques depuis le début de l’affaire Carlos Ghosn, le patron de Nissan en a profité pour remettre sur la table le sujet qui crée des tensions depuis des mois entre les deux partenaires: le futur de l’Alliance Renault-Nissan. "Cela dit, la proposition en cours de discussion est une fusion complète qui, si elle était réalisée, modifierait considérablement la structure de notre partenaire Renault, poursuit Hiroto Saïkawa. Cela nécessiterait un examen fondamental des relations existantes entre Nissan et Renault".

Nissan avait déjà étudié une alliance avec FCA

Un cadre de Nissan, qui souhaite rester anonyme, confirme à l'agence Reuters que son groupe "ira plus loin dans le partenariat, ou la coopération avec FCA, seulement si nous pouvons garantir des bénéfices tangibles, et si nous pouvons travailler sur des conditions qui nous donnent satisfaction".

Reuters rappelle que Nissan avait étudié il y a plus d’un an les possibles bénéfices d’une addition de Fiat Chrysler dans l’Alliance, comme le partage de composants dans les pick-ups aux Etats-Unis, ou des moteurs avec Alfa Romeo, propriété du groupe Fiat.

"Dans le souci de protéger les intérêts de Nissan, Nissan analysera et considérera ses relations contractuelles existantes et la manière dont nous devrions exercer nos activités dans le futur", finit Hiroto Saïkawa dans son communiqué. 

Le président de Renault Jean-Dominique Senard était présent la semaine dernière à Tokyo pour rassurer l'allié de 20 ans, pris de court par l'annonce de FCA et avec qui les relations se sont détériorées depuis l'affaire des malversations présumées du bâtisseur du partenariat franco-japonais, Carlos Ghosn.

Pauline Ducamp