BFM Business
Industries

Malgré son appartenance à l'Otan, la Turquie confirme sa volonté de s'équiper de systèmes anti-missile russe

Depuis le début du conflit, la Turquie a regagné les faveurs de Washington en tentant de promouvoir une médiation entre les deux belligérants, tout en vendant des drones à l'Ukraine

Depuis le début du conflit, la Turquie a regagné les faveurs de Washington en tentant de promouvoir une médiation entre les deux belligérants, tout en vendant des drones à l'Ukraine - Russian Defence Ministry / AFP

La Turquie compte poursuivre l'acquisition du système de défense anti-missile russe S-400, malgré son appartenance à l'Otan et en dépit de la guerre menée par Moscou en Ukraine.

La Turquie est membre de l'Otan, fournit de l'armement à l'Ukraine, mais compte aussi s'équiper du système de défense anti-missile russe S-400. C'est ce qu'a indiqué mardi soir à la télévision nationale Ismail Demir, le président de l'agence gouvernementale chargée des industries de défense turques (SSB), précisant qu'Ankara doit encore recevoir deux des batteries commandées.

"Nous continuons de mettre en oeuvre la décision initiale", a déclaré M. Demir à la télévision TRT. "Ca a toujours été un projet unique. Nous ne cherchons pas à en susciter d'autres", a-t-il insisté tout en faisant valoir les efforts d'Ankara pour garder le lien avec Moscou.

Depuis le début du conflit, la Turquie a regagné les faveurs de Washington en tentant de promouvoir une médiation entre les deux belligérants, tout en autorisant la livraison de drones militaires à l'Ukraine par un groupe privé - mais dirigé par un gendre du président Recep Tayyip Erdogan.

Sanctionnés par l'administration Trump

Le SSB et son responsable Ismail Demir avaient été sanctionnés dans les derniers jours de l'administration Trump pour l'achat fin 2017 du système de défense anti-missile sol-air S-400. La Turquie avait pris livraison de la première tranche en 2019.

Ankara cherche à moderniser son armée de l'air après avoir été déboutée du programme d'avions de chasse américains F-35, en raison de l'achat du système russe S-400.

Selon Ismail Demir, des différends sur certaines clauses du contrat en ont retardé l'exécution.

"Nous aurions déjà pu prendre livraison de la deuxième tranche, mais certains paramètres du projet impliquent une coopération technologique et des conditions de coproduction", a-t-il avancé sans autre détail. "Parce que ce type de négociation prend du temps, la (livraison) du système s'étire elle aussi", a-t-il justifié.
PS avec AFP