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Le méga contrat des sous marins australiens peut-il couler?

Le sous-marin nucléaire français Barracuda doit servir de base de développement au futur appareil australien

Le sous-marin nucléaire français Barracuda doit servir de base de développement au futur appareil australien - HO / DCNS / AFP

En juin 2016, le français DCNS signait un contrat record de 32 milliards d'euros pour la construction de 12 sous-marins australiens. Depuis, Paris et Canberra négocient les termes exacts de l'accord. En Australie des voix s'élèvent contre des négociations "lentes" et des sous-marins "chers". Côté français, on se veut rassurant.

Le “contrat du siècle” peut-il ne jamais aboutir? En avril 2016, l’Australie a choisi l'industriel français Naval Group (ex DCNS) pour un méga contrat: 32 milliards d'euros pour concevoir et construire 12 sous-marins militaires et assurer leur maintenance durant toute leur durée d’exploitation.

Depuis, il reste à signer un document crucial: l’accord de partenariat stratégique. Et depuis 2016, il attend toujours. Cette semaine, Florence Parly, la ministre de la Défense, était en Australie, accompagnée du PDG de Naval Group Hervé Guillou, et, à nouveau, rien n'a avancé.

Selon le média australien ABC, son homologue australien, Christopher Pyne, est "frustré" par la lenteur des négociations. Les deux ministres se sont tout de même vus lors de la visite pour continuer d'avancer sur le dossier. 

En Australie, les élections fédérales australiennes se dérouleront au premier trimestre 2019, risquant de créer, toujours selon ABC, “une tempête parfaite d’incertitudes, avec un certain risque que le projet français finisse par couler complètement”. Car, en ce début de campagne électorale, des voix s’élèvent déjà contre ce projet, soulignant notamment qu’acheter aux américains des sous-marins nucléaires seraient peut-être moins cher que de s’équiper des appareils français, non nucléaires...

350 ingénieurs travaillent sur le sous-marin à Cherbourg

Chez l’industriel français on tempère. “Cet accord de partenariat stratégique (SPA) est très engageant pour les deux pays et c’est normal que les négociations prennent du temps. C’est ce contrat qui doit déterminer la conception proprement dite des sous-marins”, nous explique un porte-parole de Naval Group. 

Interrogé par The Australian, Christopher Pyne nuance également les voix dissidentes qui se font entendre: "c'est extrêmement important que tous les aspects du projet soient couverts et que les deux parties soient à l'aise pour le signer". 

"Nous ne sommes pas inquiet. Ce n’est pas facile de négocier ce type de contrat qui engage sur plusieurs dizaine d’années mais il n’y a pas de soucis particulier. Nous continuons à monter en puissance dans les recrutements", insiste-t-on chez Naval Group. Plus de 350 personnes travaillent déjà depuis Cherbourg à la conception de ce futur sous-marin, inspiré du Barracuda français et à Adelaïde en Australie, une centaine de personnes ont déjà été recrutée.
Anne-Katell Mousset