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La start-up française Verkor lève plus de 2 milliards d'euros pour ses batteries électriques

La start-up grenobloise, fondée en 2020, est la pépite française des batteries électriques. Elle est en train de boucler un financement global de 2 milliards d'euros pour construire sa gigafactory à Dunkerque.

Verkor redonne de sacrées couleurs à la French Tech. Dans un climat morose pour les jeunes pousses, la pépite française des batteries est en train de boucler une levée de fonds d'au moins 850 millions d'euros, annonce faite ce jeudi. Le tour de table n'est pas encore totalement finalisé mais un tel montant constitue déjà un nouveau record dans l'écosystème des start-up françaises.

Cette levée fait partie d'un tour de financement global qui dépassera les 2 milliards d'euros grâce à un prêt de 600 millions d'euros de la Banque européenne d'investissement, et des subventions de l'État à hauteur de 659 millions (que la Commission européenne doit encore définitivement valider) dans le cadre du mécanisme des Projets Importants d'Interêt Européen Commun (PIIEC). Preuve de l'ampleur de cette opération, c'est Emmanuel Macron lui-même qui en a fait l'annonce sur les réseaux sociaux.

Gigafactory en construction à Dunkerque

Les chiffres donnent le tournis, d'autant plus que Verkor n'a que 3 ans d'existence. Fondée en 2020 à Grenoble, la start-up a connu une croissance rapide avec une première levée de fonds de 100 millions d'euros en 2021, somme utilisée pour bâtir un centre de recherche et d'innovation à Grenoble. L'année suivante, déjà avec Emmanuel Macron, Verkor annonce le projet de construction d'une usine de batteries à Dunkerque. Le financement est désormais trouvé.

Cette gigafactory est située dans la "vallée des batteries" où d'autres acteurs comme le Taïwanais ProLogium, le chinois Envision et le consortium franco-allemand ACC (composé de Stellantis, Totalénergies et Mercedes-Benz) ont déjà lancé des projets d'implantation.

Sylvain Paineau, PDG de Verkor - 24/11
Sylvain Paineau, PDG de Verkor - 24/11
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Le site de Verkor génèrera 1200 emplois directs et 3000 indirects. L'objectif est de produire l'équivalent de 16GWh de batteries, dont 12 ont d'ores et déjà été "réservés" par Renault, un engagement pris en avril. Toutes les autorisations pour le site de Dunkerque ont été obtenues en juin 2023, le début de construction de la gigafactory est prévu à l'automne, à peine plus d'un an après l'annonce du projet. Les travaux de terrassement ont déjà commencé.

De nouveaux investisseurs prestigieux

Parmi les investisseurs qui ont mis la main à la poche à ce nouveau tour de table, on trouve l'Australien Macquarie, l'un des plus gros fonds mondiaux en infrastructures, ainsi que le gestionnaire de fonds français Meridiam, connu pour son investissement dans Suez au moment de l'OPA menée par Veolia. Macquarie et Meridiam deviennent les nouveaux actionnaires principaux de Verkor, devant Renault, jusqu'ici premier actionnaire avec 20% du capital de la start-up, mais qui voit sa part diluée dans l'opération.

Enfin, l'armateur marseillais CMA-CGM ainsi que le Fonds stratégique de participations, un véhicule détenu par de grands assureurs français, ont également investi. D'autres constructeurs automobiles suivent le dossier et pourraient contribuer, selon l'Élysée. Contactée par BFM Business, Verkor ne souhaite pas communiquer la répartition détaillée du capital entre les nouveaux actionnaires.

Avec un minimum de 850 millions d'euros, Verkor dépasse allègrement le précédent record de levée de fonds de la French Tech, détenu par le jeu de fantasy football Sorare, qui avait levé 580 millions d'euros en septembre 2021.

Par Clément Lesaffre et Thomas Sasportas