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Le chinois Envision va investir 2 milliards d'euros à Douai dans une usine de batteries pour Renault

Le Groupe Renault noue un partenariat avec Envision AESC en installant une giga-usine à Douai, à proximité de Renault ElectriCity, pour soutenir la fabrication de batteries bas carbone de la R5.

Un investissement de deux milliards d'euros et la création de 1000 emplois à Douai, dans le Nord. C'est le projet de AESC, filiale sino-japonaise de Envision. Le groupe chinois spécialiste des énergies renouvelables avait acquis en 2018 cette filiale du japonais Nissan.

Ce programme a été confirmé dimanche par l'Elysée, qui a qualifié l'investissement d'"absolument majeur en France", avant la visite ce lundi d'Emmanuel Macron sur le site.

Le président de la République y voit l'une des annonces principales du sommet de grands patrons étrangers organisé lundi à Versailles, appelé "Choose France". Le projet avait déjà été défloré dans ses grandes lignes vendredi par le président de la région des Hauts-de-France Xavier Bertrand.

Ce projet de gigafactory aura deux phases: la construction du site entre 2022 et 2024, près des usines Renault existantes dont les véhicules intègreront les batteries, puis une extension de la capacité de production à l'horizon 2030.

"Notre investissement de 2 milliards est uniquement pour Renault", a expliqué Lei Zhang, PDG d'Envision, qui pourra aussi fournir d'autres constructeurs.

"En France, nous ne sortons pas de nulle part. Envision est déjà présent ici depuis huit ans, avec des parcs éoliens et des collaborations avec Total et Bouygues. C'est également en France que nous avons installé notre centre mondial d'excellence pour le numérique et les réseaux de recharge intelligents pour les voitures", explique ce lundi dans Les Echos Lei Zhang.

Pôle "ElectriCity" en 2022

L'usine d'Envision AESC sera la pièce maîtresse du pôle "ElectriCity" que Renault va lancer dans le Nord en 2022. La fabrication des batteries, ajoutée à l'assemblage de la Mégane et de la R5 électriques, doit donner un nouveau souffle aux usines de Douai, Maubeuge et Ruitz, qui tournaient au ralenti.

Cette future giga-usine est seulement la seconde annoncée en France après celle de Stellantis (le groupe né du mariage de Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler) et de TotalEnergies à Douvrin (Nord), le projet d'Airbus des batteries nommé "ACC".

Pour le dirigeant d'Envision, la proximité de différentes gigafactories est une bonne chose industriellement parlant.

"Cela va pousser les fournisseurs à s'installer dans la région. Un cluster de l'électromobilité est en train de voir le jour dans les Hauts-de-France, et nous allons y apporter notre contribution, se réjouit-il. Cet écosystème sera très bien placé pour répondre à la forte demande qui viendra d'Europe", explique-t-il dans Les Echos.

Dans les prochains jours, Envision pourrait aussi confirmer l'installation d'une autre gigafactory, cette fois en Grande-Bretagne, pour fournir la production de Nissan.

Un partenariat avec Verkor dans les batteries haute performance
La marque au Losange a également annoncé avoir signé un protocole d'accord en vue de devenir actionnaire à hauteur de "plus de 20%" de la start-up grenobloise Verkor, qui cherche à implanter une troisième usine de batteries en France d'ici 2024.
Déjà soutenue (entre autres) par Schneider Electric et CapGemini, la startup composée notamment d'anciens de Tesla et de Northvolt vise une production de 40 à 50 GWh d'ici à 2030. Renault va travailler avec Verkor sur le codéveloppemment et la fabrication d'une batterie haute performance pour ses véhicules haut de gamme.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama avec AFP Journaliste BFM Éco