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La pénurie de puces pourrait impacter les constructeurs automobiles jusqu'en 2023

Selon les fournisseurs, la pénurie de composants électroniques pourrait se prolonger au mieux jusqu'à l'année prochaine, au pire jusqu'en 2023.

La crise des semi-conducteurs se prolonge et impacte durement l'industrie automobile. Elle devrait se poursuivre au moins jusqu'à l'année prochaine. Le patron de l'équipementier Faurecia ne voit pas d'amélioration avant la mi-2022. Même prévision du côté de Carlos Tavares, le PDG de Stellantis.

Intel, le géant américain des semi-conducteurs, est encore plus pessimiste. Le groupe estime que cette crise pourrait se prolonger jusqu'en 2023. Une crainte déjà soulevée par le fabricant allemand de semi-conducteurs Infineon. Début août, dans un entretien au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, son dirigeant évoquait déjà ce calendrier.

Cette crise est une conséqence de la pandémie qui a contraint les usines de composants asiatiques à fermer. En redémarrant, elles ont été submergées par les constructeurs automobiles qui relançaient les lignes de production. Mais avec la flambée du variant delta ces dernières semaines, plusieurs usines ont à nouveau fermé au Vietnam, en Indonésie ou en Malaisie. Des fermetures dont les conséquences se font sentir, par ricochet, jusqu'en Europe.

Stellantis, Renault, Toyota et Volkswagen

En France, Stellantis vient d'annoncer le report de la création d'une nouvelle équipe de production dans son usine de Mulhouse. A Rennes, la production est interrompue depuis vendredi pour au moins une semaine. L'usine de Sochaux est également touchée.

Fin juillet, Renault a indiqué que les tensions sur les puces allaient amputer la production de 200.000 véhicules cette année.

Les constructeurs français sont loin d'être les seuls frappés par cette pénurie. Toyota a décidé de repousser de deux semaines la réouverture de son usine d'Onnaing dans le Nord de la France. 4500 personnes sont donc placées en activité partielle sur ce site qui produit notamment la Yaris. Le Japonais compte réduire de 40% sa production mondiale de véhicules en septembre.

Volkswagen va également ralentir la cadence dans son usine de Wolfsburg. Même chose pour Daimler: deux usines Mercedes ont récemment été contraintes à la fermeture.

Raphaël Couderc et Pascal Samama