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Toyota suspend la production de son usine française pour deux semaines

En raison de la pénurie mondiale de composants électroniques, Toyota vient d'annoncer qu'il suspendait sa production dans son usine d'Onnaing (Nord) pour deux semaines. Le site produit la petite Yaris.

C'est un nouveau site industriel français touché par la pénurie de semi-conducteurs. Comme nous vous le rapportions ce jeudi, le géant automobile Toyota va suspendre pour deux semaines la production sur le site d'Onnaing, près de Valenciennes (Nord), en raison d'une pénurie mondiale de pièces, liée à la pandémie de Covid-19.

"Initialement la reprise de la production à Onnaing, après les congés d'été, était prévue lundi 23 août, mais nous ne reprendrons que le 6 septembre, suite à un problème de d'approvisionnement sur certains composants, lié à la crise du Covid-19", précise un porte-parole de la direction de ce site, situé près de Valenciennes, à l'AFP.

4500 personnes en activité partielle

"Certains producteurs de semi-conducteurs basés en Asie sont confrontés à la crise sanitaire, contraints de stopper leur production (...) et mettent en difficulté nos fournisseurs européens, qui ont besoin de ces fameux composants pour nous ravitailler. Aujourd'hui malheureusement, les quantités sont insuffisantes pour nous permettre de produire normalement", a-t-il expliqué.

L'usine d'Onnaing, qui produit la Yaris et vient tout juste de lancer la production du petit SUV Yaris Cross, compte "5000 collaborateurs, dont 90% affectés à des activités de production. Environ 4500 personnes seront donc placées sous le régime de l'activité partielle", avec "84% du salaire net" maintenus, a détaillé ce porte-parole. Les intérimaires sont "placés sous le même régime" que les salariés, a-t-il assuré.

"Tous les salariés chargés de la production ne doivent pas venir travailler à partir de lundi, pour deux semaines. Ceux chargés de l'ingénierie, de la maintenance, les cadres, doivent venir pour évaluer les besoins d'effectifs pour les deux semaines", a détaillé Thomas Mercier, secrétaire CFDT du CSE chez Toyota Onnaing.

"On ne touchera pas la prime panier, le déplacement, la prime d'équipe", a-t-il regretté. "Les gens ont dépensé pendant les vacances et attendent avec impatience la salaire de septembre", il y a une "grosse inquiétude", selon lui. Le syndicaliste appelle par ailleurs la direction à maintenir les contrats des "400 intérimaires" du site.

Crise mondiale, plusieurs sites touchés en France

Le groupe japonais avait déjà annoncé jeudi une réduction de sa production mondiale en septembre de 40% par rapport à ce qu'il avait prévu, en raison de cette pénurie de pièces. Sur les 360.000 véhicules produits en moins par rapport à l'objectif initial, 140.000 devaient l'être au Japon, 80.000 aux Etats-Unis, 80.000 en Chine et 40.000 en Europe.

La production à Onnaing avait aussi été suspendue une semaine fin décembre 2020, par l'interruption des échanges avec le Royaume-Uni après l'apparition du variant Alpha du coronavirus.

Ce jeudi, Stellantis (groupe issu de la fusion entre PSA et FCA) avait annoncé l’arrêt de deux usines en France la semaine prochaine: les sites de Rennes-La Janais (Ille-et-Vilaine) et de Sochaux (Doubs).

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet avec AFP Journaliste BFM Auto