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Comment Dacia tire son épingle du jeu dans un marché automobile déprimé

Sur BFM Business, Denis Le Vot, directeur général du constructeur automobile, explique que Dacia profite notamment de l'inflation et des délais d'attente plus élevés chez ses concurrents.

Avec des ventes en hausse de 27% par rapport à l'an passé, Dacia est clairement l'une des exceptions dans un marché automobile français déprimé et en faible croissance (3 à 4%). Evidemment, la filiale de Renault profite de son positionnement autour de prix bas. Mais ce n'est pas la seule raison.

"La première chose, c'est évidemment l'offre", explique sur le plateau de Good Morning Business, Denis Le Vot, Directeur général du constructeur automobile. Rappelons que la Sandero est par exemple en France cette année la voiture la plus vendue aux particuliers.

"Mais le deuxième phénomène, c'est l'inflation sur les coûts et sur les prix des voitures qui augmentent", poursuit le directeur général.

"Le prix des voitures augmente avec l'évolution des normes de l'automobile. Et on voit, de plus en plus de clients qui se détournent des principaux constructeurs, qui veulent consommer l'automobile différemment, qui veulent ne pas mettre tout leur budget dans leur voiture et qui se retournent vers Dacia. En France, notre portefeuille de commandes a doublé par rapport à l'an dernier", souligne le dirigeant.

Autre phénomène porteur pour la marque: les délais de livraison. On le sait, la pénurie de semiconducteurs pèse sur la production.

La voiture électrique la moins chère du marché

Et alors qu'il faut parfois attendre jusqu'à 10 mois pour recevoir sa voiture chez certains constructeurs, ce délai est de "trois à quatre mois suivant les modèles, ce qui est malheureux, mais ce qui est raisonnable" chez Dacia. Même si le groupe est bel et bien touché par cette pénurie, à hauteur de "entre 15 et 20% de notre volume potentiel dans les derniers mois", la (relative) disponibilité des véhicules reste un avantage concurrentiel non négligeable en ce moment.

Pour poursuivre sur sa lancée, Dacia entend s'appuyer sur deux axes: d'un côté la Spring, sa voiture électrique d'entrée de gamme présentée comme la moins chère du marché (12 à 17.000 euros) et de l'autre, l'élargissement de son offre vers les voitures moyennes.

Sur l'électrique, Denis Le Vot met en avant "une proposition différente, innovante et on arrive avec la mobilité électrique pour tous. On arrive à la vendre à un niveau de coût qui n'existe pas en Europe". Entre son lancement en mars et fin novembre, Dacia a enregistré 40.000 commandes en Europe pour la Spring. Selon AutoPlus, huit clients sur dix n'étaient pas des clients de la marque roumaine.

Côté catalogue, le responsable souligne que "le plus grand marché c'est le segment C, le segment des voitures moyennes et notre ambition c'est de répéter ce qu'on sait faire: chercher le juste choix, le juste contenu, dans 4/5 ans. C'est le Bigster, le remplaçant du Duster, on va s'attaquer aux voitures de plus grandes dimensions".

En attendant son arrivée au milieu de la décennie, Dacia commence à tester ce marché avec le nouveau Jogger vendu 15.000 euros.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business