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Ascoval: l'État se donne "jusqu'à début décembre" pour régler le dossier

Après la remise d'une étude indépendante ce mercredi, le ministre de l'Economie a jugé "solide" l'offre de reprise par le groupe franco-belge Altifort de l'usine d'Ascoval, en redressement judiciaire. Le site emploie 281 salariés.

Le dossier du groupe Altifort pour le rachat de l'usine Ascoval de Saint-Saulve (Nord), menacée de fermeture, est "solide" même si "des fragilités" demeurent, ont indiqué à l'AFP des participants à une réunion cruciale organisée mercredi matin à Bercy.

Une réunion avait lieu en présence du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, d'autres membres du gouvernement, de représentants d'Ascoval, des salariés et d'Altifort ainsi que des élus dont le président de la région des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, selon un journaliste de l'AFP sur place.

En dévoilant les résultats d'une étude indépendante du cabinet de conseil Roland Berger, le ministre a jugé "solide" l'offre de reprise de l'aciérie Ascoval par le groupe franco-belge Altifort et indiqué que le cabinet d'experts l'a jugée "crédible et viable", ont indiqué plusieurs participants à l'AFP.

Objectif: régler le dossier d'ici début décembre

Bruno Le Maire a observé qu'"un certain nombre de fragilités subsistent", mais il a assuré qu'il y avait "une chance" pour sauver le site de Saint-Saulve, dans le Nord (281 emplois), en redressement judiciaire, selon ces participants.

"Nous allons jouer cette chance en nous donnant jusqu'à début décembre pour régler les sujets qui sont sur la table", notamment la question "du financement", a assuré le ministre à l'issue d'une réunion à Bercy sur le projet de reprise par le groupe Altifort, disposé selon lui à porter son investissement en fonds propres à "20 ou 30 millions d'euros".

Proposition alternative

Altifort a présenté une offre de reprise de l'usine de production d'aciers de moyenne et haute gamme impliquant que Vallourec, principal client et désormais premier actionnaire d'Ascoval, maintienne pendant un an et demi son niveau actuel de commandes.

Or Vallourec, spécialiste des tubes en acier sans soudures et dont l'État est actionnaire à 17%, a refusé cette demande. Ses comptes sont dans le rouge, avec une perte nette de 307 millions d'euros sur le premier semestre, pour un chiffre d'affaires de 1,09 milliard.

Cette décision a obligé le gouvernement et Altifort à travailler sur une proposition alternative, sans Vallourec. Une offre à laquelle les syndicats veulent croire, mais sur laquelle l'exécutif s'est montré prudent. "Soit le plan flotte et on le soutiendra, soit il ne flotte pas et il faudra le dire les yeux dans les yeux aux salariés", avait prévenu mardi la secrétaire d'Etat à l'Economie Agnès Pannier-Runacher.

Décision du tribunal le 7 novembre

"Emmanuel Macron a promis que le site ne fermerait pas. Il faut que l'Etat prenne ses responsabilités", a mis en garde mercredi Olivier Burgnies, de la CFDT, mettant en cause l'attitude de l'exécutif. "Le gouvernement souffle le chaud et le froid, c'est usant".

La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg doit rendre sa décision le 7 novembre, en pleine visite d'Emmanuel Macron dans la région. Selon des parlementaires LREM reçus mardi à l'Elysée, le chef de l'Etat suit avec "grand intérêt" le dossier.

J.-C.C. avec AFP