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Ascoval: Macron espère "une solution positive"

Le président de la République, Emmanuel Macron.

Le président de la République, Emmanuel Macron. - Bertrand GUAY / AFP

Le chef de l'État a fait part à des élus de la majorité de son "grand intérêt" pour cette aciérie du Nord en redressement judiciaire. Bruno Le Maire a de son côté posé les conditions d'une reprise. Une réunion décisive doit se tenir à Bercy mercredi.

Emmanuel Macron suit avec "grand intérêt" le dossier Ascoval et "espère une solution positive" pour l'aciérie, en redressement judiciaire, ont déclaré mardi à l'AFP plusieurs élus LaREM reçus à déjeuner à l'Élysée par le président de la République.

Le chef de l'État "nous a déclaré: 'les salariés d'Ascoval sont des gens courageux'" et "il a dit qu'il pensait et espérait une solution positive" pour le site du Nord, ont rapporté ces élus de la majorité.

"Je crois beaucoup dans l'industrie dans les Hauts-de-France et je ne pense pas du tout que l'avenir soit une France exclusivement tertiaire", a ajouté Emmanuel Macron selon ces élus qui assistaient à cette rencontre entre le président de la République, des parlementaires LREM et MoDem des Hauts-de-France et des élus locaux de la région. Le Premier ministre Edouard Philippe et plusieurs membres du gouvernement étaient également présents.

"Tout comme le président de la République, je salue le courage des salariés d'Ascoval (...) Il s'agit de consolider le tour de table financier et le président de la République espère une issue positive pour la reprise du site. Il a rappelé qu'il croit à l'avenir de l'industrie dans les territoires", a déclaré mardi soir à l'AFP la députée LREM du Nord Anne-Laure Cattelot.

Réunion décisive à Bercy

Le gouvernement a confirmé mardi travailler avec Altifort, seul candidat à la reprise de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord), sur une offre sans Vallourec, une solution à laquelle les syndicats veulent croire à la veille, selon eux, du "dénouement", lors d'une réunion programmée à Bercy.

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a estimé mardi que la reprise de l'aciérie ne pourrait fonctionner qu'à condition que le financement de l'opération et que le carnet de commandes de l'entreprise soient "suffisants". Concernant le second, une évaluation réalisée par un cabinet indépendant va être remise à Bruno Le Maire ce mardi soir.

Selon le ministre, il faut trouver entre "180 à 250 millions d'euros à investir sur le site d'Ascoval", or, "aujourd'hui, (le groupe franco-belge) Altifort peut mettre au maximum 10 millions d'euros". Bruno Le Maire a assuré que le gouvernement allait "se battre" pour trouver les financements manquants. "L'Etat est prêt à mettre un euro d'argent public par euro d'argent privé investi, c'est un effort considérable", a-t-il insisté.

"Je n'ai pas la solution à l'heure où je vous parle, ni sur le financement ni sur le carnet de commandes. Mais tant qu'il y a la moindre possibilité (...) pour maintenir cette aciérie ouverte, nous ferons tous les efforts pour y parvenir", a insisté le ministre, appelant toutefois à la prudence.

Décision du tribunal le 7 novembre

Le groupe franco-belge Altifort a présenté une offre de reprise de l'usine de production d'aciers de moyenne et haute gamme qui impliquait que le sidérurgiste français Vallourec, principal client et désormais premier actionnaire, maintienne pendant un an et demi son niveau actuel de commandes.

Or Vallourec, spécialiste des tubes en acier sans soudures et dont l'État est actionnaire à 17%, a refusé cette demande. Ses comptes sont dans le rouge, avec une perte nette de 307 millions d'euros sur le premier semestre, pour un chiffre d'affaires de 1,09 milliard.

La décision du tribunal de grande instance de Strasbourg, qui s'est donné la semaine dernière un nouveau délai de deux semaines, est attendue le 7 novembre, en pleine visite d'Emmanuel Macron dans la région. Le président de la République devrait prononcer à cette occasion un discours sur l'industrie en France.

J.-C.C. avec AFP