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Deux nouvelles semaines de sursis pour Ascoval

Créée en 1975 par Vallourec, l'aciérie de Saint-Saulve, spécialisée dans les aciers spéciaux, est devenue Ascoval en 2017

Créée en 1975 par Vallourec, l'aciérie de Saint-Saulve, spécialisée dans les aciers spéciaux, est devenue Ascoval en 2017 - François Lo Presti- AFP

Le tribunal de grande instance de Strasbourg s'est accordé mercredi un nouveau délai de deux semaines pour statuer sur le sort de l'aciérie Ascoval, en redressement judiciaire. Les salariés poursuivent le blocage.

Un cours sursis pour les 281 salariés de l'aciérie Ascoval, située à Saint-Saulve (Nord). La chambre commerciale du tribunal de grande instance de Strasbourg a décidé un renvoi au 7 novembre, ont indiqué des représentants de la direction et du personnel d'Ascoval à l'issue de l'audience. Ce délai doit permettre de valider le dossier de reprise de Altifort et de trouver un accord avec Vallourec, ont-ils expliqué.

"Le sentiment, c'est que le tribunal veut trouver une solution positive et on va continuer à mettre la pression sur Vallourec", a déclaré Olivier Burgnies, délégué CFDT d'Ascoval.

Les salariés de l'aciérie ont décidé mercredi en assemblée générale de poursuivre le blocage de l'usine jusqu'à l'issue d'une réunion avec Vallourec qu'ils veulent obtenir, a annoncé un représentant syndical. "On reprendra le travail à condition que Vallourec suive le projet Altifort", a promis Nacim Bardi, délégué syndical CGT à la sortie de l'AG organisée à l'intérieur d'un hangar de l'usine.

Trois candidats en lice

Créée en 1975 par Vallourec, l'aciérie de Saint-Saulve, spécialisée dans les aciers spéciaux, est devenue Ascoval en 2017. Vallourec, dont l'État est actionnaire, en avait cédé 60% au groupe Asco Industries, en conservant 40% avec des engagements de commandes. Mais Asco Industries a été placé en liquidation en février et depuis, l'aciérie attend un repreneur.

Le groupe spécialisé dans les matériaux spéciaux Altifort avait fait "une offre ferme" en s'engageant à investir 140 millions d'euros, à maintenir les 281 emplois d'Ascoval et à en créer 133 nouveaux. Mais, en contrepartie, l'entreprise demandait à Vallourec un accompagnement sous la forme du maintien du volume de commandes et des prix pendant les 18 mois suivant la reprise.

Un autre candidat repreneur s'était manifesté, le groupe iranien Boost, mais il n'a remis qu'une lettre d'intention au TGI.

En attente du feu vert de l'administration

Le journal La Voix du Nord a rapporté mardi qu'un industriel valenciennois, Pascal Cochez, avait également déposé une lettre d'intention. Une information confirmée par l'intéressé à l'AFP. "Jusqu'ici, les différents candidats repreneurs se reposaient sur des accords avec Vallourec. C'était sans issue", a déclaré Pascal Cochez. Il précise avoir adressé vendredi une lettre d'intention à l'administration judiciaire présentant les grandes lignes de son projet.

Pour moi, il n'y a pas de fatalité", a assuré Pascal Cochez. "S'il y a une dernière piste à explorer", il faut "une démarche collective, et la question des débouchés est primordiale", insiste-t-il, soulignant ne pas vouloir exclure "une alliance" avec l'Iranien Boost, qui a également déposé une lettre d'intention. "Nous sommes entrés en contact et allons nous rencontrer dès demain", a-t-il confié.
Il attend désormais le feu vert de l'administration judiciaire pour avoir "accès à l'intérieur de l'entreprise, rencontrer les dirigeants et les syndicats". "Ils ont vu le calendrier rapproché, il nous faut maintenant du temps pour nous permettre de préparer notre offre".

C.C. avec AFP