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Energie

Tableau de bord de l'énergie: la fin de la grève éclaircit l'horizon pour le redémarrage des réacteurs EDF

EDF accuse d'un certain retard sur son calendrier de relance du parc nucléaire en raison d'un mouvement social au sein de ses centrales. Un accord ayant été trouvé avec les syndicats, l'énergéticien va désormais devoir mettre un coup d'accélérateur, notamment au mois de novembre.

Le contre-temps aurait pu être plus long mais il accentue quand même la pression sur EDF. Engagé depuis plusieurs mois dans une course contre-la-montre pour relancer le plus grand nombre de réacteurs nucléaires avant la période hivernale, l'énergéticien était fortement perturbé dans son calendrier en raison d'un mouvement social dans certaines de ses centrales nucléaires.

En tout, 8 réacteurs nucléaires ont vu leur redémarrage retardé à cause des grèves dont trois à Cruas (Ardèche), les autres étant à Cattenom (Moselle), Bugey (Ain) et Gravelines (Nord).

Juste avant le week-end, un accord salarial a été trouvé entre les syndicats et la direction de l'entreprise publique, ce qui a conduit à la fin du mouvement. Aujourd'hui, 26 des 56 réacteurs restent encore à l'arrêt, ce qui confère une dimension d'autant plus cruciale au mois de novembre afin d'entrer dans l'hiver avec suffisamment de réacteurs en fonctionnement.

En effet, EDF doit redémarrer pas moins de 13 réacteurs nucléaires sur le seul mois prochain dans le cadre des objectifs fixés par le gouvernement. Une des rares bonnes nouvelles se situe du côté des réparations des soudure touchées par de la corrosion qui avancent bien, notamment sur les réacteurs du Tricastin (Drôme) et de Chinon (Indre-et-Loire).

Les réserves d'eau en dessous de leur niveau habituel

Parallèlement à cette course contre-la-montre, EDF tâche donc d'assurer ses ressources sur les autres postes énergétiques. Depuis un mois maintenant, ses stocks de gaz ont atteint leur maximum technique, à 99%.

Si la situation s'est progressivement améliorée pour les barrages d'eau, elle n'est pas encore optimale au regard de la période. Les réserves d'eau sont ainsi remplies à 63%, un taux inférieur de 6,8 points à la moyenne historique. Les Alpes du Nord constituent la seule zone géographique dont les réservoirs d'eau sont plus remplis qu'en temps normal.

Les réservoirs du Massif Central ne sont plus très loin de leur moyenne historique contrairement à ceux des Alpes du Sud et des Pyrénées qui sont tout juste remplis à moitié et restent plus de 20 points en deçà des normales.

L'énergéticien continue d'économiser au maximum l'utilisation de ces stocks d'eau dans le but de préserver leur niveau avant l'hiver. En revanche, il compte largement sur les précipitations automnales pour les remplir davantage, mais une vague de douceur traverse la France depuis quelques jours et devrait se poursuivre.

Timothée Talbi