Tableau de bord de l'énergie: EDF progresse dans la relance des réacteurs et atteint les 40 GW de production nucléaire

Alors que le mercure s'est établi durablement près du 0°C dans une grande partie de l'Hexagone, les premières tensions hivernales sur le réseau électrique pourraient vite survenir. L'énergéticien continue de réduire le nombre de réacteurs nucléaires à l'arrêt.

Après plusieurs semaines, voire des mois, de stagnation dans son calendrier de relance du parc nucléaire, EDF enregistre enfin des progrès sensibles et surtout répétés. Cette semaine, l'énergéticien recense quatre réacteurs nucléaires à l'arrêt de moins que lundi dernier, 16 contre 20. Quatre infrastructures ont redémarré vendredi à savoir Bugey 3, Dampierre 3, Cruas 2 et Cattenom 4 et permettent à EDF d'atteindre le seuil symbolique des 40 GW de production nucléaire. Des travaux de maintenance courante doivent s'achever dans deux réacteurs dans le courant de la semaine, à Gravelines 3 et Tricastin 1.

Ces redémarrages surviennent à un moment crucial alors que des pics de consommation d'électricité sont prévus jusqu'à la fin de la semaine en raison des températures glaciales. Pour l'instant, RTE prévoit un signal EcoWatt vert jusqu'à mercredi mais il pourrait changer de couleur d'ici la fin de la semaine. Par ailleurs, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité se montre moins optimiste qu'EDF et table plutôt sur 3 redémarrages supplémentaires ce mois-ci que 5. Dans tous les cas, le mois de janvier reste le vrai test puisqu'il correspondra à la reprise de l'activité dans la foulée des fêtes de fin d'année.

Les stocks de gaz commencent à baisser

Pour faire face à ces ébauches de pics de consommation, ce sont les autres postes énergétiques qui sont sollicités et qui accusent donc d'une légère baisse cette semaine. Alors qu'ils avaient atteint leur maximum technique depuis septembre, les stocks de gaz continuent de baisser et ne sont désormais remplis qu'à 92% contre 97% la semaine dernière en raison de la chute des températures.

Le niveau des réservoirs d'eau baisse également, mais plus légèrement puisqu'il reste autour des 65%, EDF s'efforçant de préserver leur utilisation. En revanche, les barrages voient s'accroître l'écart avec les normales lequel est désormais de 2,5 points. Dans le détail, les sites des Alpes du Nord restent les bons élèves bien qu'en baisse à 77% de taux de remplissage mais toujours près de 10 points au-dessus des moyennes historiques. Plus proches des 60%, les réservoirs du Massif Central ne sont plus qu'à trois petits points de leurs normales tandis que les barrages des Alpes du Sud et des Pyrénées continuent de réduire leur écart.

Timothée Talbi