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Pourquoi les prix des carburants devraient chuter la semaine prochaine

Les prix à la pompe devraient enfin ralentir en début de semaine prochaine. Un recul lié à la perspective diminuée d'un embargo européen sur les énergies russes.

La guerre en Ukraine fait flamber les prix des carburants. Tous ont passé la barre des 2 euros le litre cette semaine. Des niveaux rarement atteints. Le gouvernement a promis d'intervenir rapidement sur le prix des carburants.

Mais la flambée des prix pourrait ralentir. Invité sur BFMTV vendredi, Michel-Edouard Leclerc prédit une baisse de 35 centimes du prix du gazole dès lundi. Et de 8 à 10 centimes sur le SP 95 et 98.

"C'est un marché fou. Je ne le comprends pas, reconnaît le président du comité stratégique des centres Leclerc. J'ai annoncé une flambée en début de semaine et aujourd'hui le marché se retourne".

"Le prix du pétrole est en train de se stabiliser car il n'y a pas de boycott européen sur le pétrole russe, et il n'y a pas de menace de Moscou d'arrêter les exportations", explique sur BFMTV Jean-Pierre Favenec, professeur et spécialiste de l'énergie.

Les Etats-Unis ont décidé la semaine dernière d'un embargo sur l'importation des énergies russes, mais les Européens ne semblent pas vouloir leur emboîter le pas. L'Union européenne peut difficilement se le permettre car la Russie est le premier fournisseur de gaz naturel des Vingt-sept, avec 40 % des importations, et leur deuxième fournisseur de pétrole, avec 20 % des importations.

Une stabilisation autour de 2 euros le litre

La perspective diminuée d'un embargo européen sur les hydrocarbures russes rassure les investisseurs. Après avoir flambé ces dernières semaines, les prix du pétrole ont fortement reculé mercredi, et semblent depuis se stabiliser.

"En début de semaine prochaine, le prix du pétrole devrait effectivement baisser. Pour la suite, c'est plus compliqué. Mais on peut très bien imaginer une stabilisation des prix des carburants aux alentours de 2 euros le litre. C'est cher, mais on n'atteint pas non plus des prix stratosphériques", tempère Jean-Pierre Favenec.

Selon lui, mis à part un embargo européen sur le pétrole russe, un seul autre facteur pourrait faire repartir les prix à la hausse.

"Il n'y a pas de risque de pénurie, sauf si les Russes décident d'arrêter leurs exportations. Mais ce serait une décision stupide puisque le pétrole est à un prix très élevé. Sans pétrole, la Russie est en difficulté. D'ailleurs, la chute de l'union soviétique était essentiellement due à celle du prix du pétrole dans les années 80", ajoute le spécialiste de l'énergie.

Le gouvernement présentera la semaine prochaine un plan de résilience élaboré par Jean Castex pour contrer les effets sur l'économie de la guerre en Ukraine. Un volet sera consacré aux prix des carburants. Une nouvelle indemnité inflation, plus resserrée que la précédente de 100 euros accordée à 38 millions de personnes, pourrait être décidée.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech