La demande en fioul explose par crainte d'une poursuite de la flambée des prix

Conséquence de la flambée du prix du pétrole, celui du fioul bondit. Face à la forte de demande des particuliers et des professionnels inquiets, la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C) recommande d'éviter les achats "par précaution".

La guerre en Ukraine a fait bondir le prix du pétrole. En début de semaine, le prix du baril de Brent avoisinait les 130 dollars, tutoyant son record historique à plus de 140 euros atteint en mai 2008. Le cours a ensuite chuté mercredi, les investisseurs estimant que la possibilité d'un embargo européen sur les hydrocarbures russes a diminué.

Mathématiquement, le prix du fioul, un dérivé du pétrole, a lui aussi bondi. Alors que les 1000 litres coûtaient 852 euros en moyenne il y a un an, ce tarif a plus que doublé. Pour remplir une cuve de 1000 litres, il faut aujourd'hui débourser près de 1800 euros.

En France, environ 3,5 millions de foyers, principalement dans les zones rurales, se chauffent encore au fioul domestique. Ces Français, soucieux d'une nouvelle flambée des prix, s'empressent de mettre leur cuve à niveau.

"C’est comme avec le début du Covid, le même phénomène qui a poussé les gens à se ruer sur le PQ ou les pâtes", explique à 20 minutes Stéphane Hirtz, gérant de la société de distribution de fioul Hirtz-Weniger.

En plus de devoir satisfaire les demandes des particuliers inquiets, il faut aussi livrer les professionnels. Les agriculteurs ont de gros besoins puisque le fioul "agricole", ou gazole non-routier, est le seul carburant autorisé pour les engins agricoles.

Les délais de livraison ont augmenté, passant de quelques jours à plus d'une semaine. Les entreprises rencontrent de plus en plus de difficultés pour s'approvisionner.

"On a beaucoup de demande au niveau de l'agriculture. On est obligé de rationner un peu, on ne pourrait pas servir de grosses quantités à tout le monde", détaille Stéphane Vallée, gérant de l'entreprise Vallée Carburants en Normandie, interrogé par France 3.

Eviter les achats "par précaution"

Face à la forte demande, la Fédération française des combustibles, carburants et chauffage (FF3C) est intervenue. Elle a recommandé mercredi aux professionnels et aux particuliers d'éviter des achats "par précaution" dans le contexte de l'invasion russe en Ukraine.

Pour les professionnels (transporteurs, agriculteurs, BTP), "les distributeurs recommandent de limiter le remplissage des stocks utilisateurs pour passer le cap des délais de réapprovisionnement en substitution de la ressource russe".

Concernant le fioul de chauffage, "la fin de l'hiver étant proche, la profession recommande de limiter les commandes au nécessaire et ce d'autant plus que les prix atteignent des niveaux aberrants", note la fédération dans son communiqué.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech