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Energie

EDF confirme un incident dans le premier réacteur de la centrale nucléaire de Civaux

L'énergéticien a indiqué que l'incident était survenu lors d'un test hydraulique dans le cadre d'un contrôle décennal. Arrêté depuis août 2021, le réacteur est l'un des plus récents et les plus puissants du parc nucléaire français et est censé redémarrer début janvier.

Une fuite présentée comme sans gravité s'est déclarée lors d'un test hydraulique sur un réacteur de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne), actuellement à l'arrêt, a confirmé mardi EDF, sans dire si l'incident retardera son redémarrage cet hiver. Ce dernier a été révélé dans la presse, tandis qu'une réunion de la commission locale d'information sur le site doit se tenir dans l'après-midi. Le groupe n'a donné aucune indication sur le délai de réparation, ni sur un report éventuel du retour en fonctionnement du réacteur concerné, prévu le 8 janvier.

Il est "bien trop tôt" pour affirmer que le calendrier s'en trouvera décalé, a déclaré Régis Clément, directeur adjoint de la division Production nucléaire du groupe, lors d'un point-presse consacré au phénomène de "corrosion sous contrainte" qui touche des réacteurs d'EDF, dont ceux de Civaux. L'incident survenu le 2 novembre n'a rien à voir avec ce problème, selon le dirigeant: "ce n'est absolument pas une soudure qui a cédé", a-t-il affirmé.

Une fuite de 1,5 mètre cube d'eau par heure

Les deux réacteurs de la centrale de la Vienne sont les plus récents et plus puissants du parc français à l'heure actuelle, avec une puissance de 1,45 GW chacun. La fuite concerne le réacteur numéro un, lancé en décembre 1997 et à l'arrêt depuis août 2021. Elle est survenue lors d'une "épreuve hydraulique" destinée à vérifier l'étanchéité du "circuit primaire" (celui qui refroidit le coeur du réacteur) dans le cadre d'un "contrôle réglementaire" effectué "tous les dix ans", en l'absence de combustible nucléaire dans la cuve, a précisé Régis Clément.

Un dispositif spécifique à ce test n'a pas résisté à l'augmentation de la pression et sa rupture, première du genre selon EDF, a provoqué un jet de vapeur, qui a inondé un local en se transformant en eau. La fuite est de l'ordre de 1,5 mètre cube par heure et "80 m3 d'effluents" ont été récupérés, selon le responsable du groupe. Celui-ci doit désormais faire intervenir un robot dans le local pour récupérer un élément de métal, éjecté lors de l'incident et radioactif.

"Il n'y a aucun risque pour l'environnement, ni pour la santé publique", a assuré la directrice générale adjointe de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), Karine Herviou, sur franceinfo.

Une fois la réparation effectuée, "l'épreuve de requalification interrompue devra être reprise", a indiqué pour sa part une porte-parole de l'Autorité de sûreté nucléaire. Les réparations pour la corrosion sous contrainte sont par ailleurs terminées sur Civaux 1. Elles sont en cours sur le réacteur n°2 qui doit, lui, redémarrer le 14 janvier.

TT avec AFP